René Girard : « Sincèrement, je suis plus parti pour que tout s’arrête là aujourd’hui »
René Girard, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux et actuel coach du Paris FC, a donné son ressenti à Saga Crocos-Canal30 sur la crise que l’on traverse, et l’éventuelle reprise de la compétition.
« Sincèrement, je suis plus parti pour que tout s’arrête là aujourd’hui, pour différentes raisons. Quand on creuse un peu tout, c’est compliqué. Ce n’est pas uniquement de dire qu’on arrête, qu’on ne reparte plus, il y a la vie des clubs, il est question de beaucoup d’argent, mais je crois qu’aujourd’hui cela fait deux mois qu’on est arrêté, chose qui ne m’est jamais arrivée… On se demande comment on va repartir, comment ça va se passer. Il y a une cassure énorme. Et si ça repart dans l’actuel des choses, il faut déjà que le plan sanitaire ait l’aval des ministères, pour essayer de re-préparer quelque chose, ce qui n’est pas le cas. Pour l’instant, c’est le 11 mai, qui nous repousse au 25 juillet après. Ce qui veut dire que nous avons un championnat à finir qui est là, et on a celui de 2020-2021 derrière. En deux mois et demi, vous perdez tout, donc il faudra se re-préparer… De se retrouver dans des situations un peu difficiles, puis avoir deux semaines pour couper un petit peu… Là, on est arrêté, mais on ne peut pas dire que ce sont des vacances. On est attentifs, il y a le virus qui est là, on ne peut pas sortir, on ne mène pas une vie normale… C’est compliqué. Donc il faudrait en plus re-préparer une saison dans la foulée de celle qui se finirait… Je trouve que c’est assez compliqué. Au niveau physique, c’est très dangereux, on risque beaucoup de blessures de repartir plein pot, sans avoir de matches de préparation. Si on finit les dix matches qu’il reste, il faut prendre le bus, aller dans les hôtels, et tout ça n’existe plus aujourd’hui, donc comment faire ? A quel prix ? Il y a les instances qui s’y penchent, mais il y a tellement de gens concernés… Mais moi, j’ai un avis là-dessus, ce serait qu’on arrête là. Pas une saison blanche, mais arrêter sur les positions qui sont actuelles. La Coupe de la Ligue n’existe plus donc jouer une ou deux années à 22 clubs… Mais ce n’est qu’une réflexion personnelle ».