Pierre Ménès : « Le problème, c’est que si tu rachètes Bordeaux aujourd’hui, il faut racheter la valeur estimée du club, plus le déficit. C’est mal géré. Pour un club qui a si peu investi, c’est presque inexplicable »
Pierre Ménès, au sujet des Girondins de Bordeaux, s’est exprimé sur une hypothétique vente du club dans les mois, années à venir.
« Ce serait bien qu’il y ait un repreneur qui ait les moyens. Le problème de Bordeaux, c’est que l’attractivité numéro 1 de la ville, c’est le vin. Et avec la loi Evin, tu n’as pas le droit de communiquer là-dessus. Donc ça peut être des chinois qui veulent acheter des vignobles, et que se disent qu’ils vont prendre aussi le club de foot pour leur faire plaisir comme ça ils fermeront leur gueule… Les pays des Emirats, c’est mort, ils ne boivent pas d’alcool. Mais l’histoire des fonds de pension américains, on les a déjà vus à l’œuvre avec Colony Capital au PSG. C’étaient des gens qui n’y connaissent rien et qui pensent qu’ils vont faire de la plus-value avec ces clubs. Or, pour faire de la plus-value, il faut avoir une grande équipe, des stars, et des résultats. Paris c’est une réussite sur le plan sportif en France, c’est une immense réussite au niveau marketing […] Pour faire du trading, il faut avoir quelque chose à trader… […] Le problème, c’est que si tu rachètes Bordeaux aujourd’hui, il faut racheter la valeur estimée du club, plus le déficit. C’est mal géré. Tu as une perte cumulée, et tu as la perte de la saison qui est de 21 millions la saison passée. Pour un club qui a si peu investi, c’est presque inexplicable. C’est mal géré. Ce qui se passe en interne, ça se ressent sur le terrain. C’est un club sans joie, c’est un club sans enthousiasme. Quand ils ont joué à Bordeaux contre le PSG, ils n’ont perdu que 0-1, ils étaient peut-être très contents de ne perdre que d’un but, mais c’est un match où ils n’ont rien montré, rien appris. Ils ont joué avec le short sur les chevilles en attendant que ça se passe, et d’encaisser un but. Je trouve que c’est dommage. Je suis suffisamment âgé pour me souvenir du Bordeaux de Claude Bez, de Laurent Blanc, d’Elie Baup ».