Patrick Gomez : « Ils étaient sincères dans leur démarche initiale. Ce conseil était capable de leur apporter des informations qui leur manquent, de par leur manque de culture girondine »

    Patrick Gomez, membre à l’époque du « Conseil des membres » des Girondins de Bordeaux, a donné l’état d’esprit qui régnait lors de ces réunions, dont les Ultramarines ont révélé plusieurs enregistrements.

    « Il y a deux choses importantes. La direction a compris qu’il y avait un point de non-retour qui avait été atteint avec les Ultras, et qu’ils ne pourraient pas revenir en arrière là-dessus. Les réunions qu’on a eues, c’était vraiment dans l’optique de construire autour du club. Il y a quelque chose qui revenait régulièrement, c’était l’ancrage local. On nous a demandé d’être partie prenante là-dessus, et de nous investir dans la mesure du possible et de nos souhaits, sur ça, de vraiment arriver à faire. Ces réunions sont hyper intéressantes. Je ne vous cache pas que ce sont des réunions réellement constructives, car on leur explique que certaines choses ne peuvent pas avoir lieu. Je prends l’exemple de la peinture au repas des partenaires avec Souleymane Diawara, on leur a expliqué que c’était le genre de chose où le supporter doit être consulté. Cela montre des failles importantes dans la culture girondine, des failles qu’il faut compenser ».

    Le discours était évidemment dirigé sur la marque « Bordeaux » et non pas le sportif. Le but était également de ne pas diviser les supporters, mais au contraire de les unir.

    « Oui, c’est revendiqué dès le départ. Le Conseil des Membres n’est pas là pour parler du sportif. On n’est pas là pour ça, donc c’est tourné vers la marque, mais plus que la marque, l’image globale que renvoie le club. Aujourd’hui, elle est déplorable, on ne va pas se mentir, mais il faut aussi trouver d’autres choses. Il en est ressorti quand même beaucoup de choses sur lesquelles on pouvait être consulté, et il y a des thématiques fortes qui sont ressorties […] Il y avait trois grandes thématiques. On devait se prononcer et se porter volontaire pour trois grands axes. Participer à la vie des membres et faire vivre ce comité avec différentes actions et notamment un local, des choses comme ça. Il y en avait une deuxième sur un organe de consultation du club, qui serait officiellement reconnu, et que le club consulterait sur certaines décisions. Et la troisième, c’était au niveau du maillage du territoire. C’était ‘porter la bonne parole’, pas des béni-oui-oui qui vont dire ce que la direction leur demande de dire, mais porter la bonne parole sur le territoire girondin pour arriver à fédérer des gens autour de nous et d’arriver à remettre de l’engouement pour que le club se ré-ancre auprès de tous ses aquitains […] Le but n’était pas de nous opposer aux Ultras, c’était très clair. Nous opposer, c’est une catastrophe. On le voit aujourd’hui avec ce qui se passe. Le but principal et de départ de ce Conseil des membres n’était absolument pas d’instrumentaliser les supporters présents. D’ailleurs, il y avait des personnes du Virage Sud. Des sympathisants Ultras, oui. Il y a des gens de toutes les tribunes, énormément de personnes, qui n’ont pas hésité à rentrer dedans quand il le fallait, dans la direction […] Ils étaient sincères dans leur démarche initiale. Je pense vraiment que d’être dans le conseil des membres, c’est une pépite pour le club. Ils ont des supporters de tous les milieux sociaux, c’est vraiment hyper éclectique, qui sont capables de leur apporter des informations qui leur manquent, de par leur manque de culture girondine ».

    GoldFM

    Retranscription Girondins4Ever

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