Bixente Lizarazu : « Duga le bordelais, moi le basque. Zizou est arrivé, et c’est vrai qu’il y a quelque chose qui s’est créé entre nous sur le plan technique, le plan de l’amitié, on avait beaucoup de plaisir à jouer ensemble »
Bixente Lizarazu est revenu sur son entente, aux Girondins de Bordeaux, avec Christophe Dugarry et Zinedine Zidane.
« C’est vraiment qu’avec Duga, on est les deux jeunes du centre de formation à s’imposer en équipe professionnel, on a deux ans d’écart. On était représentatifs de la région, Duga le bordelais, moi le basque. Les Girondins, c’est le club de Bordeaux, et de l’Aquitaine. C’était déjà quelque chose d’important. Zizou est arrivé, et c’est vrai qu’il y a quelque chose qui s’est créé entre nous sur le plan technique, sur le plan de l’amitié, on avait beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Le côté gauche des Girondins était le côté fort. On parlait le même football. Duga, je l’entends souvent parler de technique, on faisait les mêmes gammes, on travaillait avec Pierrot Labat, Ante Mladinic, on faisait du jeu en triangle. On aimait jouer comme ça, et on a développé cette qualité qui était la qualité de Bordeaux à l’époque […] Ca été beaucoup plus dur pour moi que pour Duga. Je jouais en cadets B, c’étaient les moins bons. A l’âge de 16 ans, l’entraineur a convoqué mes parents pour leur dire que j’étais trop petit, que je n’aurai pas le niveau pour être footballeur professionnel. Et j’étais là. J’ai assisté à ça, ça a été un choc pour moi, et les Girondins voulaient m’envoyer à Pau, qui était en troisième division. Pierrot Labat et Ante Mladinic m’avaient vu jouer, ils ont dit non, ‘on le garde encore, il faut le laisser se développer, il faut prendre le temps avec lui’. C’est eux qui ont insisté pour que je reste aux Girondins de Bordeaux. L’année d’après, c’est là que j’ai complètement explosé. Junior, division d’honneur, troisième division, pro. J’ai démarré en junior, et j’ai terminé la saison en m’entrainant avec les pros. J’ai explosé à ce moment-là […] Je suis devenu défenseur quand Didier Couecou, qui était directeur sportif, est devenu entraineur. Il a eu l’idée de me faire jouer arrière gauche en me disant de surtout me lâcher, d’attaquer, et juste me repositionner en défense. Il a eu cette inspiration que ce poste serait un poste top pour moi. Et franchement je n’ai pas fait de chichis. S’il m’avait mis gardien de but, j’aurais dit ok. A l’époque, il n’y a pas vraiment d’arrière latéral offensif, je fais partie des premiers à attaquer comme ça, alors qu’avant, c’étaient plutôt des défenseurs qui ne bougeaient pas ».