Bixente Lizarazu : « Il m’a mis la main à la gorge, et je lui ai mis une patate (rires). Il y a même des journaux qui sont venus au Pays Basque pour savoir si j’avais des antécédents de violence »

    Bixente Lizarazu est revenu sur un épisode au cours de sa carrière qui lui a valu une amende de la part du club allemand le Bayern Munich, en août 1999, où le latéral français a giflé le joueur allemand Lothar Matthäus.

    « C’est la deuxième saison… C’est vrai que je suis plutôt calme, mais il y a quand même le feu un peu à l’intérieur, je n’aime pas trop qu’on me cherche. Je suis bien éduqué, je suis respectueux, et je n’aime pas qu’on me provoque, qu’on me cherche. Ce jour-là, c’était un truc un peu à la con au départ. On fait un toro, et sur une passe, soit c’est toi qui a fait la mauvaise passe, soit c’est toi qui a fait le mauvais contrôle. Lothar Matthäus ne faisait jamais d’erreur, il était toujours parfait… Donc il me dit que c’est moi qui ai fait la mauvaise passe, et pas lui le mauvais contrôle. Je lui dis que non, c’est lui qui va au milieu, et il a commencé à parler fort. Je lui ai répondu, on s’est rapproché, il m’a mis la main à la gorge, et je lui ai mis une patate (rires). C’est là que j’ai vu la grandeur et la solidité du club. Il faut quand même savoir qu’à l’époque, Lothar Matthäus c’est la plus grande star de l’équipe, du football allemand. Il a tous les journaux avec lui, toute la presse avec lui, et il y a même des journaux qui sont venus au Pays Basque pour savoir si j’avais des antécédents de violence (sourire). Ils ont enquêté pour savoir si j’étais un mec bizarre. Et évidemment, ce qui a été top, c’est que Otmar Hitzfeld nous a convoqué, nous a fait parler, et finalement ça a été arbitré de façon très équitable. J’étais celui qui avait frappé… J’ai réagi parce qu’il a mis sa main à la gorge, c’était une agression pour moi, donc j’ai réagi naturellement. Mais j’avais fait le geste de trop, donc c’était moi qui devais être sanctionné […] Ce jour-là, j’ai eu le respect à la fois de Lothar Matthäus et de tous mes partenaires. Ca a contribué à ce que je prenne vraiment ma place […] Après, c’était niquel avec Lothar Matthäus. C’est ça qui est top avec les allemands, c’est que tu peux te mettre sur la gueule verbalement ou physiquement. Même, si vous saviez les pains qu’on se mettait à l’entrainement la veille des matches, c’était hallucinant. Après ça, Lothar Matthäus ne m’a plus jamais parlé comme ça ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever