Bruno Fievet : “Ce qu’ils font avec la réserve des Girondins, ça vous tue votre centre de formation, ça vous bouche complètement l’éclosion des jeunes que vous formez”
Bruno Fievet, au sujet de son projet de rachat pour les Girondins de Bordeaux, a une nouvelle fois insisté sur la fibre locale, à savoir développer les jeunes de la région pour qu’ils aident à la progression de l’équipe première, se mettant en opposition avec le trading actuel de King Street.
« Si on regarde la dernière équipe qui a gagné à Bordeaux, elle est composée de Benoit Trémoulinas, Marc Planus, Matthieu Chalmé, Marouane Chamakh… Des gens qui ont été formés ici localement. Qui se sont épanouis ici, qui ont été pour certains des beaux transferts pour les Girondins. Mais on ne parlait pas de trading, on ne formait pas un joueur pour le vendre cher, on le formait pour qu’il réussisse en équipe première et qu’il soit la recette d’après-demain, mais c’est surtout le demain qui nous intéressait : enrichir notre équipe première. Aujourd’hui, c’est ça l’objectif. Aujourd’hui, on est un peu « obligés » de faire du trading, mais c’est une différence de se dire qu’on forme un joueur pour l’équipe première, et ces joueurs-là seront vendus quand ils seront à maturité, quand ils auront apporté aux Girondins, quand ils se seront épanouis dans le projet… Plutôt que de prendre un gamin de la région parisienne, acheté pas cher, et le revendre dans six mois même s’il n’a joué qu’un match ou deux en Ligue 1, pour le vendre 2M€… C’est ça le trading, acheter pas cher pour revendre. Les deux gros succès de l’ère GACP, c’est Koundé et Tchouaméni. A aucun moment on peut dire qu’on a fait du trading avec ces joueurs-là. On les a formés, ils ont été performants, et on les a vendus. Pour moi, le trading c’est ce qu’on a fait avec les joueurs de l’équipe réserve, qui n’ont pas le niveau de la Ligue 1, qui viennent aujourd’hui pour pas grand-chose, et dont on espère qu’ils seront revendus à des L2, du National, ou à des clubs de Ligue 1 pour 1-2-3 M€. Ça, ça vous tue votre centre de formation, ça vous bouche complètement l’éclosion des jeunes que vous formez. Si on regarde en équipe réserve, il n’y a quasiment pas de jeune de Nouvelle Aquitaine. On voit bien le côté pernicieux de cette envie de faire du trading ».