Alain Giresse : “Le carré magique, c’est un label, une marque déposée, c’est devenu une appellation”

    Alain Giresse est revenu dans So Foot sur le célèbre “Carré magique” instauré par Michel Hidalgo, en Equipe de France, et composé de Jean Tigana, Michel Platini, Luis Fernandez et lui-même.

    Il y a une forme de fierté d’abord. Le carré magique, c’est un label, une marque déposée, c’est devenu une appellation. Dans le foot, certains joueurs ont laissé des gestes : Madjer, Panenka… Nous, on a laissé un jeu, comme la Hongrie des années 50. On a réussi à marquer l’esprit des gens en dégageant quelque chose de nouveau, qui sortait de l’ordinaire. Attention : le carré magique n’était pas là pour amuser la galerie. Il a été mis en place pour être efficace […] Aujourd’hui, on a l’impression qu’être meneur de jeu, c’est avoir un rôle privilégié. On parle du meneur comme d’un joueur qui aurait tous les droits, qui posséderait une forme de liberté que les autres n’ont pas. Or, pour moi, un meneur a surtout d’énormes responsabilités. Il a la capacité d’être celui qui anime le jeu, qui dicte le tempo, mais doit aussi être très exigeant car, de par ses qualités de réflexion, il doit permettre aux autres joueurs de toujours recevoir le ballon dans les meilleures zones possibles, et à l’équipe de souffler, ou d’accélérer en fonction des situations. On dit souvent que l’équipe est au service du numéro 10 mais non, c’est l’inverse […] Pour que le carré devienne magique, il a fallu du temps, des repères, de la répétition, des mouvements, il fallait une progression.