Francis Gillot : “J’en ai reparlé avec Dugarry, oui. Après, quand on veut abattre quelqu’un, ce n’est pas difficile quand on a les micros…”

    Francis Gillot, lors de son passage aux Girondins de Bordeaux, a été très sévèrement attaqué, notamment par Christophe Dugarry et Pierre Ménès. Il revient aujourd’hui pour Girondins4Ever sur ces critiques quant au jeu proposé, mais aussi et surtout sur sa personne. “J’en ai reparlé avec Dugarry, oui. Après, quand on veut abattre quelqu’un, ce n’est pas difficile quand on a les micros. A l’époque, quand on jouait à 3 derrière, il n’y avait pratiquement que nous qui jouions comme ça, ils disaient que c’était un système défensif alors que c’était tout l’inverse. Après, on peut prendre n’importe quel argument pour démolir n’importe qui. Il se trouve que j’ai eu des problèmes avec certains journalistes, ce qui n’a pas plus des journalistes et comme entre eux, ils sont main dans la main, ça a fait boule de neige, évidemment. Mais je le savais, je m’en foutais. Je disais ce que j’avais à dire, ce n’était pas un problème, ça”.

    Récemment, Ludovic Obraniak (ICI) et Julien Faubert (ICI), ont loué les qualités tactiques de l’ancien coach bordelais, mais expliquaient que dans sa communication, il n’était pas au mieux. Cependant, Francis rappelle qu’il avait choisi de se couper des médias, ne souhaitant pas répondre à ces attaques qui ne l’ont pas réellement touché. “Moi, les gens qui travaillent avec moi ne vont pas se retrouver dans ce que les gens disent. Après, quand on est entraîneur, on ne peut pas tout laisser passer. Dans la vie, je ne suis absolument pas comme ça. J’ai été adjoint d’entraîneurs sympas, trop gentils et ils se sont fait démonter par les joueurs. Il faut mettre une barrière. Peut-être que si je reprenais une carrière d’entraîneur, je ferais autrement. Mais, on ne peut pas tout laisser passer. Le problème est qu’aujourd’hui, les entraîneurs se sont tellement tus que ça a été la pagaille avec certains joueurs. Avant, il y avait des présidents qui rentraient dans le show comme on dit, comme Bez, Tapie. Aujourd’hui, les présidents sont plutôt avec les joueurs qu’avec leur entraîneur. Et en plus, les entraîneurs font tout pour que les joueurs ne soient pas brusqués. Donc à un moment donné, les entraîneurs n’ont plus la mainmise sur les joueurs. Et après, on s’étonne qu’il y ait des retards, qu’il y ait pleins de choses qui ne vont pas, qu’il n’y ait pas de professionnalisme. Ça vient de là. Il faut une autorité car sans ça, on ne peut pas beaucoup avancer. Je ne regrette pas ce que j’ai fait. J’ai fait 10 ans comme ça, j’ai fait une belle carrière d’entraîneur. Si je n’avais pas agi ça, je n’aurais pas fait une carrière d’entraîneur. J’ai vu des entraîneurs qui ont commencé en étant trop sympas, ils ont fait 6 mois, se sont fait dégager et on ne les a plus jamais revus. Chacun son style, donc tout ça ne me dérange pas. Et dans la vie de tous les jours, je ne suis absolument pas comme ça […] Vous savez, il y a toujours des joueurs qui ne jouent pas dans une équipe. Il y a deux façons de gérer : soit vous ne dites rien et vous attendez qu’ils vous demandent des explications, soit vous les convoquez dans le bureau pour leur dire que ce sont les meilleurs mais qu’ils ne vont pas jouer. Cette dernière option, ce n’était pas ma façon de faire. Mon bureau était toujours ouvert et je leur disais qu’ils pouvaient venir. Il y a des joueurs qui sont venus demander des explications, mais très peu. Quand on demande aux joueurs s’ils ont des questions, il n’y a jamais personne qui pose des questions. Moi, j’étais à leur disposition et ils ne sont pas venus. Je ne vais pas expliquer à tous les matchs à 15 joueurs pourquoi ils ne jouent pas. Je préfère m’occuper de ceux qui jouent. Il y en a qui préfèrent s’occuper de ceux qui ne jouent pas, c’est leur problème. Moi, je préfère m’occuper de ceux qui jouent”.

    Retrouvez l’intégralité de l’interview de Francis Gillot ICI, sur Girondins4Ever