Loris Benito : “J’ai entendu l’expression ‘vente de bétail’, nous sommes devenus une sorte de marchandise, qu’on peut acheter si elle plaît, une sorte d’objet qui perd de la valeur aussi”

    Loris Benito, le latéral des Girondins de Bordeaux, s’est exprimé sur le monde du football, lui qui le vit de l’intérieur. Le traitement des joueurs, les critiques, l’envie de dire stop… Tout est expliqué par le polyglotte.

    “J’ai entendu l’expression « vente de bétail », nous sommes devenus une sorte de marchandise, qu’on peut acheter si elle nous plaît, une sorte d’objet qui perd de la valeur aussi, alors que justement les qualités de l’équipe sont importantes. Je pense qu’une équipe ne fonctionne pas avec les meilleurs joueurs, mais quand les joueurs se comprennent les uns les autres au mieux. Je crois qu’on peut illustrer ça avec l’exemple de PSG-Bayern. Paris a les meilleures individualités mais le Bayern a très bien fonctionné collectivement […] Si c’est quelque chose que j’accepte ? J’ai beaucoup de chance d’être depuis 10 ans dans la « crique du football », en Suisse, au Portugal et maintenant une seconde année à Bordeaux. L’étranger c’est dur : il y a plus de gens qui ont un avis, plus de gens qui ont le sentiment qu’ils comprennent l’ensemble. La pression est extrêmement forte et on réalise une fois de plus que chaque décision compte. Je crois qu’il y a énormément de footballeurs qui jouent parce qu’ils le doivent, ils pourraient juste dire ‘non je veux pas’. Si je me réveillais demain et que j’avais le sentiment que ça ne me va plus, je n’aurais probablement aucun problème à dire “je vais trouver quelque chose qui me procure vraiment autant de passion que le foot”. Mais je n’ai pas ce genre de pensées. Quelqu’un qui a ce genre de peur ne peut pas réussir en sport, ou plutôt faire partie des meilleurs, faire une carrière professionnelle. Je veux dire, le football est comme une incroyable pyramide de la performance où seuls les meilleurs réussissent. Il y a tellement de footballeurs, je connais des gars qui font des choses avec le ballon que je ne sais pas faire… Mais à l’arrivée il y a un tellement petit pourcentage et pour y arriver on n’a pas le droit de douter. Celui qui doute, même juste un peu, peut voir sa carrière s’arrêter brutalement”.

    Un grand merci à Sylvain Wagner pour sa traduction