Le constat de Ludovic Obraniak sur les Girondins de Bordeaux : formation, recrutement, contrats pros, marketing, marque…

    Ludovic Obraniak, sur GirondinsAnalyse, s’est exprimé sur la perte d’identité des clubs de football comme c’est le cas aux Girondins de Bordeaux depuis le rachat par les Américains.

    « On est en train de voler l’identité des clubs. Ça se passe dans beaucoup de clubs. Des mecs comme Marc Planus et Matthieu Chalmé, quand ils voient leur club en difficulté, c’est toute une histoire pour eux qui pourraient s’effacer… Là, tu es touché en plein cœur. Quand ce sont des mecs qui pensent que les Girondins de Bordeaux c’est juste un tremplin pour aller ailleurs, et qu’on a exposé un projet où on fait du trading, alors qu’on n’a pas structuré les choses comme à Lille. Je ne crois pas qu’à Bordeaux il y ait eu des choses mises en place pour quadriller les quatre coins du globe… Je crois qu’à Bordeaux il faut revenir à des choses simples. On a une identité par rapport aux brésiliens par exemple, il y a toujours eu cette affinité avec les sud-américains… C’est important, il faut garder ce filon-là. Il faut retrouver des joueurs du cru. Or à mon avis, la formation est en berne du côté des Girondins. Cela fait combien de temps qu’on n’a pas vu un joueur qui crève l’écran issu du centre de formation ? Les trois que tu avais, ils sont partis, alors que si tu avais construit sur ces mecs-là, tu aurais une ossature de tueurs… Tout ce qui sort de la formation, ça ne crève pas l’écran. On a signé énormément de joueurs mais est-ce que ça ne dénote pas d’une peur de passer à côté DU joueur qui pourrait t’amener un transfert ? Ca dénote d’un manque de compétences de faire signer autant de jeunes professionnels. C’est rare quand même. C’est de la folie. Après aussi, on m’explique ce qu’on veut, mais si on pense qu’on va remplir le stade avec du marketing, du sponsoring et tout ça, tu prends le problème à l’envers. A Bordeaux, il faut déjà une équipe qui plait et une équipe à laquelle les gens peuvent s’identifier. S’il n’y a pas ça, le stade sera toujours vide. Il y a un exemple, c’est l’UBB. Il faut revenir à plus d’humilité, à des choses plus familiales. Les Girondins de Bordeaux, c’est un club familial avant tout. Après, le problème, c’est que tu es géré par une multinationale, donc difficile de retrouver du familial quand tu es géré par ce type d’entreprise, qui n’est là que pour spéculer finalement. Ils viennent se servir de la marque Bordeaux, parce qu’ils s’en branlent du nom Girondins… Il y a plein de dysfonctionnements. Je ne vois pas l’emprunte non plus… Il manque des gens de caractère qui ont fait l’histoire de ce club et qui devraient être là ».

    Retranscription Girondins4Ever