Gustavo Poyet : “Alors que nous traversions une période de crise, il est venu me voir et m’a dit qu’il voulait s’entraîner l’après-midi aussi. Seul”

    L’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux, Gustavo Poyet, s’est rappelé des débuts de Jules Koundé en tant que défenseur central aux Girondins, un joueur qui était déjà doté de qualités prometteuses.

    “Les Girondins jouaient un match clé, à Nantes, et s’ils l’avaient perdu, l’équipe aurait pu avoir des ennuis…. Je le regardais avec le président. Koundé jouait déjà à ce jeu. Il avait 19 ans, avec un bon physique, pas très grand, mais puissant ? Et j’ai commencé à réfléchir à mon jeu. J’aime que le défenseur central, quand il est seul, rejoigne le milieu de terrain avec le ballon pour créer la supériorité. Et Koundé a reçu le ballon et… S’il y allait, je devais l’arrêter ! Je lui disais : “Jules, tu es un défenseur central, n’est-ce pas ? Un mois et demi plus tard, alors que nous traversions une période de crise, il est venu me voir et m’a dit qu’il voulait s’entraîner l’après-midi aussi. Seul. Parce que quand il est sorti par derrière et que je lui ai fait des signaux lui disant quoi faire, pas de problème, mais quand il a voulu sortir et lancer la balle longue en diagonale, il ne s’est pas senti en confiance. Et il voulait travailler très dur, mais il voulait travailler seul. Sans ses coéquipiers. Mon assistant jouait le rôle d’un ailier, je lui donnais la balle et allais le presser. Et depuis lors, il s’est amélioré et a trouvé une alternative au jeu court ou à l’envers. Mais ensuite, il a commencé à essayer de s’améliorer en marquant des buts et il restait même à répéter les coups francs, et il me disait : “Coach, dans quelques années, c’est moi qui tirerai les coups francs”. On le voyait dans le gymnase et on se rendait compte qu’il avait un physique particulier. Au bout d’un moment, ils m’ont appelé de Séville pour me poser des questions sur lui, mais pas à cause de la façon dont il jouait, ils le savaient, mais à cause de son côté humain. Entre les entraîneurs, nous nous faisons confiance et nous nous aidons les uns les autres ? Vous lui dites s’il s’entraîne bien, s’il arrive à l’heure, s’il est rangé… J’ai donné l’information et cela vous remplit de fierté de voir comment il se comporte par la suite”.

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