Patrick Battiston : “Chaque semaine il y aura des joueurs qui vont revenir faire un travail technique et tactique (avec les pros). Il y a eu un changement dans leur attitude”
Patrick Battiston s’est exprimé sur ce qui est mis en place au niveau de la formation bordelaise, vis-à-vis des professionnels, ces dernières semaines. A travers la question initiale – posée par Frédéric Claeys, gérant de MPM Gironde, partenaire du club – qui était le sur-classement des joueurs par rapport à leur catégorie d’âge, le directeur du centre de formation des Girondins de Bordeaux a expliqué les bienfaits de ce mélange notamment pour le changement d’attitude des jeunes joueurs.
« Des clubs choisissent de faire jouer leurs joueurs dans leur catégorie. Depuis de très nombreuses années, nous avons pris la décision de faire monter les joueurs qui étaient un peu matures, susceptibles de jouer à l’étage supérieur. Actuellement, on a par exemple Lenny Pirringuel (2004) qui s’entraine avec l’effectif réserve. Cette année, on ne peut pas faire jouer ceux qui sont en préformation, on ne peut pas les faire monter car ils n’ont pas le droit de s’entrainer normalement. Mais nous avons beaucoup de 2004 qui jouent en U19, qui jouent contre des 2003 et 2002. Parfois, ça nous a amené à connaitre des moments difficiles en début de saison, mais après ça nous a montré que les joueurs s’aguerrissaient en jouant un peu plus haut. Mardi, il y a eu une séance spécifique avec Jean-Louis Gasset, Ghislain Printant, Fabrice Grange, avec des joueurs 2002, et une partie des 2002 de la réserve. Je pense que ce sera pérennisé et chaque semaine il y aura des joueurs qui vont revenir faire un travail technique et tactique avec les entraineurs. Il y avait également l’entraineur de l’équipe réserve qui était à côté et qui regardait. C’était hyper intéressant. On a eu cette réflexion avec Jean-Louis (Gasset), sur le fait qu’il y avait un changement dans l’attitude des joueurs. On voit un changement. On sait pertinemment qu’un jeune joueur qui va jouer avec des garçons un peu plus âgés, ou dans une catégorie différente, que ça va plus vite… On voit des joueurs qui ont pris de la bonne assurance, avec une maitrise. On sent que le joueur a confiance en lui, et domine un peu son sujet. L’intérêt pour le joueur de haut niveau, c’est de dominer le ballon. On doit être capable de savoir où est le ballon sans le regarder. Pour les gardiens de but, c’était pareil, on avait deux jeunes gardiens qui étaient là. Ça donne le goût aux joueurs, de s’appliquer encore plus. Il y a un investissement qui est là, une prise de conscience. Je pense que c’est important pour nos jeunes joueurs. Alors, ça, par contre, c’est juste pour la formation. On avait essayé de le faire pour l’école de football, et à cet âge-là c’est plus compliqué. Il y a des différences de taille. L’équipe essaye de s’appliquer et de rendre une belle copie, mais elle perd 5-0 parce qu’en face il y a des garçons qui ont un an de plus, et c’est énorme à cet âge-là. Pour autant, pour les joueurs un peu plus âgés, on essaye d’aller un peu plus vite, de les former à prendre les bonnes habitudes du haut niveau. Je vois ces jeunes joueurs aussi qui ont la chance d’aller chez les pros, il faut l’apprécier, c’est une chance extraordinaire. Et si quelques fois ils avaient un moment d’égarement, avec le staff en place, ça passe très vite (rires), le verbe est là. Ce que j’ai vu en tout cas, avec Jean-Louis Gasset et Alain Roche, c’était un changement. C’est plutôt intéressant »