Patrick Battiston : “Avec Jean-Louis Garcia et Pierrot Labat, on a fait Sherlock Holmes, parce que j’étais persuadé qu’il était parti en Angleterre. En fait, il était à Valence…”

Patrick Battiston a expliqué qu’il a été celui qui a fait que Marouane Chamakh n’était pas parti des Girondins de Bordeaux lorsqu’il évoluait en U17.
« A un moment, on nous a dit qu’on n’allait pas le garder au centre de formation. J’étais responsable de l’équipe des U17 nationaux des Girondins, Marouane était aux Sports Etudes de Mérignac, il jouait chez nous en U17 régionaux. Puis en voyant ses statistiques, il est venu jouer dans mon équipe. Il avait mis 19 buts et avait pratiquement marqué à tous les matches. Le seul match où il n’a pas marqué, c’était contre Angoulême, quand notre gardien Matthieu Valverde a été expulsé… C’est Marouane qui a dû aller dans les buts parce qu’il était grand, et qu’à certains moments à l’entrainement il aimait bien rigoler et y aller… On a gagné 3-1 à 10 contre 11 et avec Marouane dans les buts. Et quelqu’un m’a fait une projection pour l’année suivante, Marouane Chamakh était absent. On m’a dit ‘non non, on ne va pas le garder’. J’ai demandé ‘comment ça, on ne va pas le garder, vous avez vu ses statistiques ?!’. Un jour, il est même parti une semaine, on n’avait plus de nouvelles. J’ai téléphoné dans toute l’Aquitaine pour le retrouver. Avec Jean-Louis Garcia et Pierrot Labat, on a fait Sherlock Holmes, parce que j’étais persuadé qu’il était parti en Angleterre. En fait, il était à Valence. On l’a attendu à la sortie de l’aéroport. On voyait quelqu’un qui avait les jambes arquées, et on s’était dit que cela pouvait être son père. Effectivement, c’était ça, car Marouane a les jambes arquées… On s’est cachés derrière des plantes pour en être sûr… Quand il est revenu au Haillan, je l’ai convoqué directement, et je lui ai demandé où il était pendant une semaine. Il me répond alors qu’il était chez lui… Au final, on a réussi à le faire signer, et il a fait de très belles choses pour les Girondins de Bordeaux. Il faut parfois avoir la conviction de garder un joueur, de croire en lui »