Vincent Chaudel : “Bordeaux, c’est le Bordeaux d’Aimé Jacquet pour moi, où il y a eu Marius Trésor, Alain Giresse, Gernot Rohr…”
Vincent Chaudel, économiste du sport et fondateur de l’Observatoire du sport business, a donné son image des Girondins de Bordeaux. « Bordeaux, c’est le Bordeaux d’Aimé Jacquet pour moi, où il y a eu Marius Trésor, Alain Giresse, Gernot Rohr… Il y a eu des beaux noms. C’était le vrai concurrent de l’OM de Bernard Tapie. La vrai Classico des années 80, c’est Bordeaux-Marseille. C’est cette opposition-là, avec un duel de présidents charismatiques, entre Claude Bez à Bordeaux et Bernard Tapie à Marseille. C’est eux qui ont théâtralisé le football. Dans les années 70, il n’y avait pas de duels de Présidents comme ça, et ce n’était pas aussi médiatisé […] C’est une spécificité française, on n’est pas capable d’avoir des clubs qui s’installent dans la durée. C’est assez frappant ».
L’absence de riches entrepreneurs français dans les clubs, et la non-incitation de l’état pour le sport, en comparaison de la culture, est aussi à noter. « Au niveau d’une entreprise comme M6, cela devenait difficile de supporter tous les ans un risque de déficit. Alors, au niveau de PME, même d’une belle marque, c’est compliqué. On a des entreprises et des fortunes en France, des milliardaires. Mais pour moi – c’est ma lecture – nos élites et donc nos fortunes, sont bien plus proches du monde de la culture que du monde du sport. C’est une vraie différence par rapport à nos voisins. Dans le grand plan de relance d’Emmanuel Macro, en gros, il y a un rapport de 1 à 6 entre le sport et la culture (au niveau du pass) : 500M€ au niveau du sport, et 3 milliards au niveau de la culture ».