Pierre Hurmic : “DaGrosa était un bonimenteur, un marchand de bretelles, il s’y connaissait en football autant que moi. Gérard Lopez est un professionnel du football”

Pierre Hurmic, lors du conseil de Bordeaux Métropole, a justifié son choix de voter pour la validation de la lettre de garantie de Gérard Lopez, concernant les loyers du stade des Girondins de Bordeaux, le Matmut Atlantique.
« Est-ce que les garanties qui nous sont proposées par Gérard Lopez sont suffisantes ou non ? Est-ce qu’elles sont supérieures ou inférieures à celles qui nous avaient été données en octobre 2018 ? Je sais que je suis attendu sur ce terrain-là. En octobre 2018, j’avais voté résolument contre les garanties qui nous étaient posées sur la table par Monsieur DaGrosa et ses associés, King Street et Fortress. Mais alors pourquoi aujourd’hui ne pas voter contre ? Je considère que le contexte n’est pas le même, ce n’est pas le même partenaire. J’avais été frappé par le fait que nous avions en face de nous un Monsieur DaGrosa qui était un bonimenteur, un marchand de bretelles, quelqu’un qui s’y connaissait en football autant que moi. C’est-à-dire rien. Il représentait un fonds de pension américain, il est venu nous vendre la marque Bordeaux, mais il ne parlait jamais de football, de projet sportif. Il ne nous a jamais dit ce qu’il allait faire du club. J’avais été sidéré. Cette fois-ci avec Monsieur Lopez, et je ne fais pas le spécialiste que je ne suis pas, j’ai l’impression qu’il s’y connait un peu plus que Monsieur DaGrosa quand même… C’est un professionnel du football, tel qu’on les redoute peut-être, mais on considère que les conditions ne sont pas du tout les mêmes. La société de Gérard Lopez, est une SARL au capital de 20000€, il y a 7M€ d’actifs. Si on doit récupérer auprès de la société de Monsieur Lopez cette garantie de loyers, ce sera plus facile que d’une société américaine qui gère des milliards de dollars. Monsieur Lopez en gère moins, mais au moins il les gère ici, au Luxembourg. Ce sera plus facile de les récupérer plutôt qu’après de sociétés de fonds de pension. Je considère que c’est un plus. Et puis, pour aller au-delà de la garantie, on est allé jusqu’à l’idée d’un nantissement des droits TV. C’est une garantie supplémentaire, on n’aura pas la réponse rapidement, mais il nous a assuré qu’il allait faire des efforts, il n’y semblait pas hostile. S’il nous l’apporte, ce sera un geste de bonne volonté, s’il ne l’apporte pas, non. On a cette garantie supplémentaire qu’on n’avait pas en 2018. Je considère que les conditions, malgré tout, doivent nous permettre de décharger King Street de sa lettre d’intention au profit de la société de Monsieur Lopez ».