Olivier Escots : “Sur le volet financier, on doit aussi reconnaitre que nous avons peut-être appris plus d’informations en lisant le journal L’Equipe que jeudi soir”

    Olivier Escots, membre du PCF, lors du conseil de Bordeaux Métropole de ce matin, a voté nom au nom de son parti concernant la lettre de garantie de Gérard Lopez, tout en en expliquant les raisons.

    « Le foot-business, nous sommes plusieurs à l’avoir dénoncé, avec cette question de savoir si nous devons être résignés à l’accompagner, ou si nous devons en faire un sujet politique. Les exemples de dérives sont connus, comme la Super Ligue, Mediapro… Au sein du groupe communiste, nous sommes ceux qui appellent à de la régulation. Sur les décisions qui ont précédé, notre groupe avait dénoncé en 2018 l’arrivée des fonds d’investissement, vautours. Nous avions alerté sur toutes les conséquences que nous avons vues se concrétiser ces derniers mois. Tout ce qui s’est passé pour deux ans et demi n’est que la suite d’un choix qui n’est pas le nôtre, de faire rentrer le loup dans la bergerie. Aujourd’hui, le loup est toujours là, les fonds d’investissement sont toujours là, avec les mêmes acteurs qui repartiraient donc pour un tour. Nous avons auditionné Gérard Lopez, qui est quelqu’un de plutôt avenant, dont on doit reconnaitre le franc parler. Mais sur le volet financier, on doit aussi reconnaitre que nous avons peut-être appris plus d’informations en lisant le journal L’Equipe que jeudi soir lors de son audition. Quand nous sommes allés sur le sujet des garanties, les réponses ont eu de quoi inquiéter. Sur la garantie bancaire, il n’y en aura pas, puisqu’a priori une holding ne peut pas en produire. On nous parle de 20-24-25M-29€ de trésorerie, mais pas de garanties bancaires. Sur la structuration du rachat, celle-ci repose majoritairement sur des emprunts auprès de King Street et de Fortress. Les mêmes par qui le mal est arrivé. Sur le paiement du loyer du stade, Monsieur Lopez nous dit que des recettes seront spécialement fléchées, mais sans élément matériel, il n’est pas allé plus loin dans sa réflexion. Sur le modèle, Monsieur Lopez nous dit qu’il n’y a pas d’autre choix que le foot-business. Il connait bien ces systèmes-là. Il nous a joué la contrainte habituelle, que le championnat français fait face à la dérégulation, la concurrence déloyale de ses voisins européens, et qu’il n’y aurait donc qu’un seul modèle de financement pour s’en sortir en France : le trading. Donc de la spéculation sur de jeunes joueurs que l’on forme, en espérant les vendre le plus cher possible. Je ne me prononcerai pas sur le passé à Lille de Monsieur Lopez. On a pu lire qu’il avait endetté fortement le club. Lui-même nous a dit qu’au contraire, il l’avait consolidé. Mais force est de constater que le montage financier qu’il propose maintient dans la boucle les mêmes, le montage financier est flou et nébuleux. Il y a toujours ce risque fort que dans un, deux, trois ans, on se retrouve de nouveau dans la même situation qu’aujourd’hui. Nous garderons notre constance politique en votant contre cette délibération car elle valide les choix désastreux que d’autres ont fait en 2018 ».

    Retranscription Girondins4Ever