Que va devenir le Matmut-Atlantique ?

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    L’avenir du Matmut-Atlantique, terrain de jeu des Girondins de Bordeaux, est de plus en plus incertain alors que la société d’exploitation du stade est mal en point et que le maire de Bordeaux pousse pour que sa vente ait lieu le plus vite possible.

    Cela fait un moment que le maire de Bordeaux semble insatisfait de la situation. Pierre Hurmic a confirmé à plusieurs reprises son envie de vendre le Matmut Atlantique, connu aussi sous le nom de Nouveau Stade de Bordeaux, qu’il a même qualifié de « fiasco écologique et financier ». Le maire souhaite éviter que l’argent public du contribuable soit investi dans ce stade, et voudrait voir la situation évoluer vers un scénario similaire à celui de Lyon : depuis quelques années, le Groupama Stadium situé à Décines, est géré par le même holding que le club qui y évolue, l’Olympique Lyonnais. Mais aujourd’hui, à Bordeaux, la situation est bien plus compliquée que cela.

    Une rentabilité remise en question

    Pour l’instant, c’est la société d’exploitation du stade, SBA, qui garde la main sur le prix de vente. Le montant qui pourrait être réclamé avoisinerait les 140 millions d’euros, bien trop élevé pour un stade dont les bénéfices générés ne sont pas à la hauteur du chiffre demandé. Depuis le début de la saison de Ligue 1, l’enceinte a du mal à faire le plein. Sur les 42 000 sièges disponibles, ce sont en moyenne 23 000 personnes qui ont assisté aux rencontres à domicile des Girondins de Bordeaux lors de leurs sept premiers matches chez eux, soit à peine plus de la moitié.

    Selon les données recueillies par le site spécialisé en chiffres football Transfermarkt, les deux affluences record étaient des exceptions : près de 39 500 spectateurs étaient présents pour célébrer les 140 ans du club durant la réception de Nantes à l’occasion de la 10e journée de Ligue 1 le 17 octobre dernier. Autre exception, la venue du Paris Saint-Germain le 6 novembre (défaite 3-2) a attiré plus de 41 000 fans venus voir les stars du club de la capitale fouler la pelouse du Matmut Atlantique. Un chiffre logique étant donné qu’aujourd’hui le PSG est annoncé comme favori pour remporter la Ligue 1 en fin de saison selon le site de paris football Betway, qui évalue la côte de victoire parisienne à 0.02, à des années-lumière de celle du Stade de Reims (2000) dont la venue n’avait logiquement attiré que 11 000 spectateurs la journée précédente. Seules les grandes affiches et évènements exceptionnels promettent aux tribunes du Matmut Atlantique d’être remplies, faisant que les seules recettes liées aux guichets ne sont clairement pas suffisantes.

    Un peu d’espoir à court terme ?

    En dehors de la Ligue 1 et des prochaines affiches des Girondins de Bordeaux, plusieurs évènements à venir pourront peut-être protéger le stade encore quelques années. En effet, le Matmut Atlantique va accueillir quelques concerts (Soprano, Indochine, Mylène Farmer), mais aussi des rencontres de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des matches de football durant les Jeux Olympiques l’année suivante.

    En juillet dernier, Gérard Lopez avait apporté des garanties importantes au moment du rachat du club, comme cela avait été révélé dans les colonnes du journal local Sud Ouest après l’annonce du désengagement de King Street. Le nouveau propriétaire des Girondins avait assuré qu’il assumerait le loyer du Matmut Atlantique (environ 4,7 millions d’euros par an jusqu’en 2045), mais le rachat du stade tout entier semble être un investissement compliqué pour l’homme d’affaires pour l’instant. La solution qui pourrait être envisagée en interne serait de faire participer l’autre club cher aux habitants de Gironde, l’Union Bordeaux Bègles. Laurent Marti, propriétaire de l’équipe de rugby, pourrait être invité aux négociations, alors que l’UBB dispute ses rencontres à Chaban-Delmas depuis le départ du FCGB en 2015. Avec les deux équipes dans la même enceinte, le Matmut Atlantique deviendrait le véritable poumon sportif de la ville, revalorisant considérablement l’image et l’intérêt de l’enceinte.

    Les journées et les semaines à venir devraient apporter plus de détails sur l’évolution de ce dossier brûlant pour l’avenir de ce stade cher aux supporters des Girondins de Bordeaux.