Hervé Bugnet : “Je ne reconnais plus ce club. A l’époque, il y avait une âme, ce n’était pas un club business”

    Hervé Bugnet a été invité à s’exprimer sur les décisions récentes prises par le Président des Girondins de Bordeaux, Gérard Lopez.

    « Je pense que la question est de savoir s’il faut taper du poing sur la table maintenant. Je pense que les Girondins de Bordeaux sont malades depuis quelques années déjà. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on tire la sonnette d’alarme, ça fait depuis quelques années. Pour parler de Fransérgio, quand on est étranger et qu’on arrive en France, avec une autre culture et une autre langue… Nicolas De Préville, quand il est arrivé, on l’a laissé à l’hôtel pendant cinq ou six mois, alors qu’il est français. Je me pose la question de savoir dans ce club, comment on fait quand il y a un joueur étranger qui arrive, dans quelles dispositions il est ? Je trouve ça anormal que lorsqu’il y a des joueurs qui arrivent de l’étranger… Il faut qu’ils soient dans un cocon, qu’ils soient bien. Si les recruteurs ont pris Fransérgio, je suppose qu’ils n’ont pas les yeux de Gilbert Montagnier. A un moment donné, ils ont vu que ce garçon avait de la qualité, et ce n’est pas en venant aux Girondins que d’un coup il a les pieds palmés. Je pense qu’il faut se poser les bonnes questions. Oui, aujourd’hui, Monsieur Lopez a tapé du poing sur la table, sur Laurent Koscielny, parce que c’est un gros salaire. Mais il faut se poser les bonnes questions ».

    « Je pense que le match de l’OM, avec toutes les péripéties qu’il y a eu avant, n’a pas arrangé la situation. On savait pertinemment qu’à un moment donné, ça allait craquer. Certainement que ce match a penché dans la balance. Mais je pense que la solution n’est pas là. Elle est en amont, dans le cœur du club. Avant de taper sur les joueurs, de les enfoncer… Je ne reconnais plus ce club. J’ai fait partie de ce grand club, j’ai eu la chance de pouvoir faire quelques matches et d’être de la même partie que les Duga, Pauleta, etc… A l’époque, il y avait une âme, ce n’était pas un club business. Oui, le football, c’est ‘fabriquer’ des joueurs, cela fait partie du business. Mais il y avait encore une âme de club familial, et aujourd’hui je ne le retrouve plus. Ce club familial n’est pas plus les Girondins de Bordeaux, je suis inquiet pour les Girondins de Bordeaux ».

    ARL

    Retranscription Girondins4Ever