Emmanuel Durand (avocat) : « Quand on est dans une relation de partenariat, se moquer délibérément de son partenaire n’est pas la marque de la plus parfaite loyauté »

    Dans SportBusinessClub, Maître Emmanuel Durand, avocat spécialiste du droit du sport, s’est exprimé sur la rupture du contrat de partenariat liant les Girondins de Bordeaux à son partenaire principal, Winamax, qui courait encore jusqu’à juin 2024. Extraits

    « Un contrat de sponsoring, c’est un contrat de partenariat, et des partenaires doivent être loyaux entre eux, sinon ils ne peuvent être considérés comme étant de bonne foi. Si un club communique par exemple sur le fait que les produits fabriqués par un de ses sponsors sont “tout pourris”, il ne sera pas loyal et donc pas de bonne foi. Parallèlement, si un sponsor dit que le club qu’il sponsorise est nul, il n’est pas illégitime de considérer qu’il n’est pas de bonne foi non plus ».

    « Etre loyal, ça ne signifie pas forcément dire tout le temps des choses gentilles sur son partenaire, alors que ce n’est pas vrai. On ne va pas demander à Winamax de dire que Bordeaux est actuellement le meilleur club du monde : cela n’aurait aucun sens. Mais on peut, d’un autre côté, considérer que, quand on est dans une relation de partenariat, se moquer délibérément de son partenaire n’est pas la marque de la plus parfaite loyauté ».

    « Dans les contrats de partenariat, on insère souvent des clauses selon lesquelles chaque partie ne doit pas porter atteinte à l’image et la réputation de l’autre partie et s’abstenir de commentaires négatifs à son encontre. Cela ne fait que confirmer le principe d’exécution de bonne foi, mais c’est vrai uniquement lorsque c’est directement écrit ».