L’affaire Benoit Costil : Florian Brunet/les Ultramarines s’expliquent, le club communique enfin

    Sud Ouest et L’Equipe font le point sur la situation des Girondins de Bordeaux, vis-à-vis des accusations des Ultramarines, envers Benoit Costil, et notamment de racisme. Ces accusations ont démarré à partir d’une altercation entre Benoit Costil et Anel Ahmedhodzic, lors de la première période face à Montpellier. Le départ de ce qui a suivi ensuite. L’Equipe donne justement une information, dont les Ultramarines avaient connaissance, à savoir un entretien entre Gérard Lopez et Benoit Costil la veille du match, le premier demandant au second d’apporter son expérience et de jouer son rôle auprès des jeunes, de les encourager. Sur ce point, le geste d’énervement de Benoit Costil à l’encontre de l’international bosniaque, a probablement “mis le feu aux poudres” comme l’expliquait le porte-parole des Ultras.

    La suite, ce sont évidemment ces images avec Benoit Costil et Florian Brunet, tête contre tête, avec des mots durs échangés, et aussi un geste du portier bordelais expliquant que le Virage Sud ou ses représentants ont été achetés (par la direction bordelaise, surement). S’il a été silencieux depuis la défaite, malgré un tweet visant ses joueurs, Gérard Lopez était allé en bas du Virage Sud à la pause pour calmer un peu le jeu, d’autant que le FCGB allait jouer 45 minutes à 11 contre 9. C’était malheureusement peine perdue.

    C’est ensuite, sur les réseaux sociaux, que les accusations, graves, sont sorties au sujet de comportements “parfois racistes” de Benoit Costil et… Laurent Koscielny. Alors que certains ne comprenaient pas le timing, ou que d’autres pensaient ouvertement à une action préméditée – et de ce fait très mal choisie toujours au niveau de ce timing – les Ultramarines ont peut-être, voire surement, laissé échapper des rancœurs qu’ils avaient envers le portier des Girondins. Décrié comme étant celui qui est au dernier niveau de la pire défense d’Europe, pointé du doigt également par la présidence au niveau du leadership et de l’encadrement, Benoit Costil était désormais devenu la cible, du moins celui à qui on ne laisserait plus rien passer.

    Seulement, les accusations de racisme, ou de toute forme de racisme, sont graves, et sont en plus difficilement prouvables. C’est ce qui rend complexe le chose. La presse, et notamment Sud Ouest et L’Equipe à notre connaissance, ont eu des éléments et témoignages de deux personnes notamment, un ancien intendant du club (licencié le 1er décembre pour « cause réelle et sérieuse »), et un intendant encore au club. Des témoignages datant de plusieurs mois, remontant même à octobre de l’année dernière. Ces deux témoignages sont sous couvert d’anonymat, et nous n’avons pas la teneur de leurs propos, mais les Ultramarines l’assurent : “Nous avons été informés au printemps et avons étudié en profondeur cette information jusqu’à en avoir la certitude”. A ces deux intendants s’ajoute, selon L’Equipe toujours, un joueur indiquant qu’il pouvait arriver que les deux joueurs “dérapent, mais sur le ton de la blague”.

    A cela, il serait extrêmement malhonnête de notre part de dire que nous avons des doutes concernant Benoit Costil et Laurent Koscielny sur le sujet du racisme. D’ailleurs, plusieurs salariés sont venus vers nous pour nous témoigner du fait, notamment Benoit Costil parce qu’il en était question en priorité, qu’il n’était “absolument pas raciste”. Pour être tout à fait transparent, on nous a aussi souvent rajouté “des blagues sur les religions, sur la couleur de peau, des termes un peu vulgaires, sont monnaie courante dans un vestiaire, mais probablement dans n’importe quelle structure, et évidemment le vestiaire des Girondins n’y échappe pas. Mais les joueurs se chambrent dans les deux sens, et cela n’est jamais unilatéral”. Force est de constater que nous sommes dans une société où chaque propos peut être extrapolé, transformé, ou desservir, à partir du moment où l’on souhaite s’en servir avec de mauvaises intentions. Toujours est-il que RMC, 20 minutes, L’Equipe et Sud Ouest, n’ont pu recueillir aucun autre témoignage attestant de faits racistes de la part de Benoit Costil et Laurent Koscielny. M’Baye Niang et Enock Kwateng, sur ce sujet, et après le match face à Montpellier, ont assuré aux supporters que Benoit Costil n’était pas raciste. Encore une fois, dans ce sens également, bien courageuse serait la personne qui prendrait le risque, à vise découvert, d’affirmer le contraire.

    Sur ce point qu’est le manque de témoignages concordants avec ceux des Ultramarines, Florian Brunet explique cependant que l’absence d’un communiqué de la part des joueurs, comme il en était question la veille devant un manque de communication du club, peut être vu comme une preuve. “Nous constatons pour finir qu’aucun communiqué de soutien des joueurs n’est sorti. Cela veut dire beaucoup”. 

    Vient la question de “comment prouver cela ?”. C’est tout bonnement impossible, laissant place au fameux “parole contre parole”. Seulement, les Ultramarines semblent bien décidés à aller jusqu’au bout, comme l’a expliqué Florian Brunet. “Les langues vont se délier peu à peu. Les preuves sont entre les mains des journalistes. Elles sont probantes et détaillées et seront agrémentées. Les langues vont se délier. Et puis si ça ne suffit pas, nous présenterons les faits avec encore plus de précisions”. 

    Revenons enfin au timing. Si une enquête interne est en cours depuis quelques mois, il serait aussi étonnant que celle-ci apporte quelque chose de concret. Alors, pourquoi maintenant ? Il a souvent été reproché aux Ultramarines d’être trop tendres depuis le début de saison que ce soit envers la direction, mais également envers les joueurs. Cette fois-ci, c’est un tout autre virage qui est pris, avec déjà les centaines de supporters présents à la sortie de Bordeaux-Montpellier, mais également ce besoin d’aller au fond des choses dans cette “affaire”. Pourtant, deux jours avant le match, l’union sacrée était encore réclamée. “Les ondes positives ne marchaient pas de toute façon. Les ondes négatives, on n’avait pas encore essayé, même si cela a été forcé”. Le fameux électrochoc ? Pourquoi pas mais une nouvelle fois, les accusations sont graves, et avec ce groupe qui a un mental extrêmement déficient, l’on craint que cela n’ait un effet encore plus négatif, notamment car depuis le début de la saison les excuses ont été plus souvent présentes que les actes.

    L’avenir nous le dira mais de notre côté, l’on souhaite réellement l’apaisement. Et si l’on doit mourir (l’on entend par là descendre en Ligue 2), mourons dignes. Tous autant que nous sommes. Avec nos convictions, mais avec une image à la hauteur de notre club. C’est en ce sens que Le Football Club des Girondins de Bordeaux a communiqué, tardivement, mardi soir, ne prenant parti pour personne, tout en condamnant les faits s’ils sont avérés, mais en appelant surtout à ce fameux apaisement.

    « Le Club a été informé de l’existence d’allégations concernant des comportements inacceptables et des propos à caractère racistes qui auraient pu être tenus par des salariés du Club. De tels agissements seraient en contradiction totale avec les valeurs portées par le club et ses joueurs. Toutefois à ce jour aucune pièce visant à étayer ces allégations n’a été portée à la connaissance du Club qui par principe entend faire preuve de la plus grande prudence et se doit de rappeler la nécessité de respecter le principe de présomption d’innocence. L’heure n’est pas à la polémique, alors que l’ensemble du club doit se concentrer sur son objectif sportif. Si de telles accusations devaient se révéler fondées le club en tirerait immédiatement toutes les conséquences appropriées ».

    Les articles parlant de ce dossier dans Sud Ouest et L’Equipe ci-dessous, et à retrouver ce mercredi matin dans leur version papier de manière complète.

    https://twitter.com/SO_Girondins/status/1506324036665720855?s=20&t=iK9MY-bzem8ya_gCaMvwWg