Dans le Late Football Club sur Canal +, Grégory Sertic a réagi à la situation actuelle que traverse son club formateur des Girondins de Bordeaux.

Cette situation est sportivement dramatique et elle prend une tournure étonnante.

Comment vous le vivez et que savez-vous de tout ça ?

 

“Les salariés du club ont reçu un mail de la direction comme quoi ils avaient interdiction de parler aux joueurs professionnels. A mon époque on rappelait que Bordeaux était un club familial, il fallait aller à la rencontre des supporters. On pouvait aller à la rencontre des joueurs, des salariés. On discutait avec tout le monde, on mangeait au château du Haillan, tout le monde disait bonjour on pouvait discuter et prendre un café. Aujourd’hui, c’est interdit aux salariés et pire encore, les jeunes du centre de formation n’ont plus le droit de regarder les joueurs professionnels. Donc comment vous expliquer ça à un jeune qui veut passer professionnel de lui dire “Ah non, tu n’as pas le droit de regarder les grands”. Et bien, tu as envie de quitter ce club. Et c’est ce qu’il se passe aujourd’hui. Bordeaux est dernier de Ligue 1 et ça va être très compliqué de s’en sortir parce qu’en fait on est en train de tuer ce club tout simplement. Quand je vois le club que moi j’ai connu, aujourd’hui, en fait, il est méconnaissable et c’est vraiment dommage. Je connais les Ultras, je sais l’amour qu’ils ont pour ce club. Et de voir ces tensions entre joueurs et supporters ça me fait mal. Mais après si la direction aussi fait des mauvais choix… Comme le Directeur Technique qui envoie des mails aux salariés et qu’on évite de rencontrer les joueurs pros… On ne peut pas s’en sortir comme ça. Pour moi, c’est interdit de vivre ça. Costil, que je ne connais pas personnellement, ou Koscielny, ce sont vraiment les deux qui essaient de créer un peu une solidarité dans le groupe pour se sortir de là dedans. Mais on essaie de leur mettre des bâtons dans les roues. Et malheureusement Bordeaux va droit en Ligue 2 aujourd’hui et c’est dommage. Moi, ça me fait mal au cœur parce que c’est un club que j’aime. J’ai passé 11 ans en professionnel et 15 ans avec ma jeune carrière. Et de le voir comme ça, c’est vrai que c’est dur. Et j’ai eu des gens, je parle de salariés et des joueurs qui sont dans le groupe professionnel. Donc, ce n’est pas que le groupe pro, il y a aussi des salariés qui m’ont parlé. […] Le maintien, il n’est pas trop tard, on ne sait jamais, mais… J’y crois parce que j’ai envie que ce club s’en sorte, et ça me fait mal au cœur. Mais d’entendre tout ce que j’ai entendu, honnêtement, c’est dur. Bien sûr que je parle avec mon cœur“

 

Retranscription Girondins4Ever.