Sébastien Louis : “On a, à l’heure actuelle, un football professionnel qui est une industrie du loisir et on voit un football à 3 vitesses”

Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Sébastien Louis, Professeur d’Histoire Géographie, de Sociologie à l’école Européenne du Luxembourg et auteur de “Ultras les autres protagonistes du football“, s’est exprimé sur l’engagement des groupes de supporters dans leurs clubs.
Une union sacrée qui a été fêlée notamment le week-end dernier, suite à la fracture entre une partie du vestiaire, pour ne pas dire tout le vestiaire, et les Ultras. Mais de voir les Ultras aussi impliqués, au fond l’idée qui est souvent évoquée de voir des Ultras au Conseil d’Administration d’un club façon socios est-ce que c’est une bonne idée ou pas selon vous ?
“Moi, je parlerais plutôt des supporters en général. Première chose, je pense que c’est une bonne chose. Il faut voir le modèle allemand justement avec le fameux 50 + 1 où nombre de supporters sont actionnaires des clubs. On peut avoir des exemples très concrets. Je vais revenir sur l’exemple de Xerez de la Frontera (Espagne) qui a été créé par les Ultras et par une base de socios également. On a également un cas en Italie où les Ultras ont permis de sauver le club. Il est à l’heure actuelle dirigé par un groupe de supporters mais ce sont les Ultras qui ont repris le club à un moment où il n’y avait plus d’argent. Il est en 4ème division, c’est le club de Fasano. Moi, je pense que c’est quelque chose de positif mais bien évidemment, il faut élargir. Les Ultras ne sont pas les uniques supporters d’un club. Il faut des règles et pour avoir une voix – c’est-à-dire pas uniquement de dire : là ils peuvent parler mais finalement on ne va pas écouter leur avis – mais véritablement instaurer… Parce qu’on a, à l’heure actuelle un football professionnel qui est une industrie du loisir et on voit un football à 3 vitesses. On a en France le Qatar qui soutient honteusement le Paris-Saint-Germain à bout de bras. Il y a véritablement un écart entre le Paris-Saint-Germain et les autres clubs. Ensuite, on a quelques clubs qui luttent pour la Ligue des Champions. Il y en a le reste des clubs qui tente tant bien que mal de se maintenir. Et donc cet écart est véritablement dangereux pour le football. Mais bon, ce sont les instances sportives, la FIFA, l’UEFA, qui veulent ça… La preuve avec ce mondial au Qatar qui est une Coupe du Monde de la honte.“
Retranscription Girondins4Ever