Christophe Lepetit : “Ces difficultés qui se sont installées sous King Street puis sous Gérard Lopez perdurent”

    Sur TV7, l’économiste du sport, Christophe Lepetit, a parlé de la fragilité des clubs professionnels comme les Girondins de Bordeaux, surtout après une descente sportive en Ligue 2.

    « Il faut bien rappeler que des clubs de sport professionnels et des clubs de football professionnels, si médiatiques soient-ils, ne restent que des petites entreprises, voire des très petites entreprisses. Les Girondins de Bordeaux, en 2020-2021, le dernier exercice comptable clos, c’était 41 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le Auchan Bordeaux-Lac, 170 millions d’euros de CA. On est quand même sur des rapports qui n’ont rien à voir. Effectivement, on parle beaucoup moins du directeur d’Auchan Bordeaux-Lac que du capitaine des Girondins de Bordeaux, mais il y a un rapport qui est sans commune mesure. Ces clubs de football sont des entreprises qui sont fragiles, très souvent pour deux raisons : soit des fonds propres qui sont relativement limités et qui ne permettent pas de faire face à une crise comme une relégation en Ligue 2, soit des soucis de trésorerie, c’est-à-dire se retrouver dans des difficultés de paiement à un moment donné de ses salariés ou de ses prestataires. Les Girondins de Bordeaux connaissent ce genre de difficultés depuis plusieurs années, et notamment la cession du club par M6. Ces difficultés qui se sont installées sous King Street puis sous Gérard Lopez perdurent. Il est probable qu’avec cette relégation, se posent quelques questions financières, de cet ordre-là ».

    Il est cependant difficile pour un club de football de bâtir un modèle économique viable et fiable sur le long terme.

    « Quand vous êtes à la tête d’un club ou que vous êtes l’un des principaux sponsors, vous souhaiteriez réduire l’aléa sportif au maximum. Pour autant, l’aléa sportif est un élément capital dans la valorisation globale des produits sportifs, et en l’occurrence quand vous voulez vendre à des spectateurs ou des télévisions, il faut garantir l’incertitude des résultats. Cette incertitude des résultats, dans le modèle sportif, se traduit par un système de promotions et de relégations. D’un point de vue très business, affaires, je comprends qu’on ne soit pas très favorable à cet aléa sportif, mais d’un point de vue plus philosophique c’est quand même l’un des piliers du modèle sportif ».

    Retranscription Girondins4Ever