André Pénalva : “Les centres de formation doivent produire aujourd’hui, fabriquer, pour que ça rapporte de l’argent. C’est terrible mais c’est ça”

Sur ARL, André Pénalva, l’ancien coach dans la formation bordelaise, a évoqué les particularité des centres de formation, comme par exemple l’entourage et les agents qui gravitent autour des jeunes joueurs de plus en plus tôt.
« Cela fait plus que parasiter. Cela fait trois ans que je ne fais plus ce métier mais notre métier était de former des jeunes, de faire grandir des hommes, les amener vers le haut niveau si c’était possible. Mais c’était aussi les faire grandir. Avec l’arrivée des agents, il y a tout un truc qui a complètement changé. Les jeunes sont devenus des marchandises. Et les parents, il y en a certains, ça les arrangeait bien. Pas tous, il y a des parents qui étaient raisonnables, mais il y en avait d’autres… Du coup, cela mettait une pression sur ces jeunes qui était assez forte, et qui n’était pas du tout bonne pour eux ».
Le centre de formation est de toute façon à l’image de la société.
« Les centres de formation reflètent la société. Les centres de formation doivent produire aujourd’hui. Ils ne doivent plus former, faire grandir, prendre le temps d’amener des jeunes joueurs à devenir des professionnels aguerris avec une bonne mentalité… Non, il faut qu’on produise, qu’on fabrique, qu’on construise vite vite… Pour que ça rapporte de l’argent. C’est terrible de dire ça, mais c’est bel et bien comme ça ».
En tout cas aux Girondins ces dernières saisons, l’on n’a pas fait assez confiance en la jeunesse formée au club.
« Ce qui est important, lorsqu’on veut faire jouer des jeunes, c’est qu’il faut que l’entraineur de l’équipe première soit associé au projet. Si on met des entraineurs qui regardent… Ça doit être une vraie politique. L’entraineur d’un club comme Bordeaux doit être amené à utiliser les jeunes. La direction doit lui faire comprendre qu’il ne faut pas recruter à droite à gauche 10000 joueurs, mais qu’il doit d’abord regarder ce qu’il y a au centre. Je ne suis plus tellement l’actualité du centre de formation, la dernière génération que j’ai eu ce sont les 2002. Mais de toute manière, les générations qui arrivent après ont été recrutées par des gens compétents, donc obligatoirement dans un centre de formation, il y a des joueurs. Il y a du talent. Il y en a qui vont devenir des internationaux, il y en a qui seront en Ligue 1, en Ligue 2… Mais obligatoirement il y aura des jeunes formés, qui vont avoir le potentiel pour jouer en professionnel. Cela dépendra de leur talent et de leurs qualités, mais bien sûr qu’il y en aura ».