Fabien Robert, conseiller municipal Bordeaux, s’est exprimé sur la situation des Girondins de Bordeaux, tout en faisant une proposition quant aux 14 millions d’euros “manquants” pour le club.

« Cette décision est vécue par beaucoup comme une injustice profonde, outre les conséquences dramatiques qu’elle peut avoir. Au-delà de cette émotion, nous sommes des décideurs, des élus, et il faut être particulièrement lucides. Et ne pas assimiler et mélanger les sujets. Sur la question des performances sportives, le politique est facilement accusé de tout. Les choix sont ceux d’abord du club et d’une entreprise privée. Le deuxième sujet, c’est la situation économique du club. Là encore, nous avons et nous devons avoir un avis, mais nous ne sommes pas décisionnaires. Là encore, c’est bon de le rappeler car nous entendons un certain nombre de critiques sur le modèle. L’heure est à l’union sacrée, à la capacité à se rassembler, pour sauver notre club historique. Et il faut dire que l’union sacrée sera le seul chemin pour sauver ce club face aux décisions qui ont été prises. Et il y a un troisième sujet, c’est la question du stade. Je voudrais simplement insister sur l’idée qu’on ne construit pas un monument public pour une équipe ou pour un sport, on le construit pour des équipes, des sports, des générations. Pour une période longue. Ne perdons pas le recul sur cette longueur, ce temps long, auquel sont destinés les équipements publics. […] Le tribunal de commerce dit que le club ne sera pas en cessation de paiement dans l’année qui vient, et a le budget pour aller en Ligue 2. Tous ces éléments-là doivent nous conduire à une très grande mobilisation d’urgence. La mobilisation politique, populaire à laquelle nous nous joindrons samedi, mais également la mobilisation financière. Ce qu’il apparait à ce stade des débats, c’est la ligne des 14M€ qui parait questionnée par l’instance sportive. La proposition que nous faisons ici c’est que si cette garantie n’est pas suffisante, apportons, nous, collectivité, une garantie d’emprunt, ou pré remboursable. Peut-être qu’il vaut mieux un prêt remboursable à long terme, public, qui rassurerait les instances sportives, qui pourrait être consenti par la Métropole et la ville de Bordeaux. Ce prêt ou cette garantie d’emprunt est peut-être plus rassurante que cette ligne-là. Nous avons ce devoir de tout essayer car nous avons des conséquences économiques, 300 emplois… Nous avons également des retombées humaines qui seront catastrophiques. La ferveur et l’indignation, évidemment, avec le rugby et le foot, qui rassemble autant de monde dans un même lieu pour vibrer à la même totalité. Il n’y a que ces événements qui rassemblent autant de monde régulièrement ».

Réagissant au fait qu’il y aurait des plafonds, l’élu demande cependant d’approfondir la question et la faisabilité.

« Certes, il y a des plafonds, mais j’aimerais qu’on se penche sur tous les outils à notre disposition. Je connais les plafonds, mais nous partons d’un engagement pluriannuel, qui peut nous permettre, peut-être, de passer dans le trou de souris. En tout cas, on a le devoir d’essayer, c’était le sens de ma proposition, et selon moi, ça peut passer ».