Philippe Poutou : “Je ne me situe pas du tout dans l’esprit de l’union sacrée”

    Philippe Poutou, n’a pas souhaité s’inscrire dans la fameuse union sacrée des politiques envers les Girondins de Bordeaux, et il s’en explique.

    « Je ne me situe pas du tout dans l’esprit de l’union sacrée. Ce n’est pas une surprise. On s’est déjà disputé il y a un an pile sur cette question-là. Je vais vous dire pourquoi. Ce n’est pas du tout par indifférence au sort des Girondins de Bordeaux, parce que j’aime le foot, j’aime aller au stade, j’ai fréquenté Lescure pendant 40 ans, de 75 à 2015… Pour vous dire que ce n’est pas du tout une indifférence au club des Girondins de Bordeaux. L’autre aspect, ce n’est évidemment pas une indifférence à la question des salariés de l’entreprise du FCGB, entre 200 et 300. On sait très bien qu’il y a un problème après, un plan de licenciements, mais indépendamment d’ailleurs du dépôt de bilan. Il va exister, de toute façon. Donc ce n’est pas de l’indifférence, mais un désaccord profond. Vous êtes beaucoup dans l’émotion, le drame, le choc, la catastrophe, le patrimoine… Ça ne permet pas de discuter du fond. C’est un affairiste qui a repris le club. Ce n’est pas le pire qui existe dans le monde du football, mais il est bien à l’image du monde du football. Ce sont des gens qui s’intéressent au pognon, qui font des affaires, qui comptent sur l’argent des autres. La DNCG n’a pas validé, et on peut imaginer qu’il y a un problème de confiance, financier aussi. Il n’a pas offert les garanties qu’il fallait pour pouvoir assurer la suite. Mais ça, on ne veut pas en parler… Vous avez vu les histoires à Lille, Boavista… Il y a une très mauvaise gestion, une gestion financière, d’affairiste. C’est le problème. Quand on reste dans l’émotion, on a envie de sauver le club, mais il faut discuter du reste et de ce qui se passe profondément dans le sport professionnel, des logiques de pognon… Aider, pourquoi pas, mais rendez-vous compte du salaire qu’on a donné à l’entraineur, du salaire qu’on a donné aux joueurs, qui ont été mauvais puisqu’ils sont descendus en Ligue 2… Et là, on va repousser encore les loyers, alors qu’on sait que ce club a dépensé des dizaines de millions d’euros, à des choses qui sont quand même très discutables… L’autre aspect aussi c’est pourquoi il n’y a pas la condition : ‘on aide, s’il n’y a pas de plan de licenciements’. C’est quand même le minimum… Et la condition n’y est pas. On peut aider, mais il faut la protection des salariés en retour, en ne voulant pas qu’il y ait un seul licenciement dans cette entreprise, d’autant qu’on sait qu’il y a de l’argent qui est distribué de manière très opaque ».