Thibaud Leplat : “Demain, si j’avais de l’argent, je pense que ça ferait longtemps que j’aurais racheté les Girondins de Bordeaux”

    Le consultant RMC et enseignant en philosophie, Thibaud Leplat, a donné son avis sur les Girondins de Bordeaux, et notamment son rachat.

    « On dit ça depuis des années, même au moment du rachat de Gérard Lopez l’été dernier. Tout le monde s’était intéressé à la vente des Girondins et au final, au moment de décider, ils étaient où les autres investisseurs… ?! Ça demande aussi une réflexion sur l’attractivité de notre football. Je pense que Bordeaux est l’un des clubs les plus attractifs à mon sens. Demain, si j’avais de l’argent, je pense que ça ferait longtemps que j’aurais racheté les Girondins de Bordeaux. On est à un moment où il y a beaucoup d’investissements étrangers, américains notamment, et qui viennent pour insuffler un nouveau type de gouvernance dans les clubs, etc… Peut-être que c’est le moment que ces vieilles institutions survivent, mais aussi qu’elles se modernisent en ayant accès à de nouveaux financements, mais aussi à de nouveaux donneurs d’ordre ».

    Il s’étonne notamment sur parmi ces investisseurs, le monde du vin ne franchisse pas le pas.

    « On parle des vignobles, etc, mais finalement, il n’y a pas d’investissements qui viennent de cette industrie-là, très peu. C’est la difficulté des Girondins de Bordeaux. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est une magnifique institution, et au moment de passer à la caisse, il y a finalement assez peu de monde. C’est ce qui est paradoxal avec ce club […] On considère que les gens qui vont s’intéresser aux Grands Crus ne sont pas du tout les mêmes que ceux qui vont au stade. En gros, que le public du football ne serait pas le même que les grands vins. Je pense que c’est une erreur, en l’occurrence, et qu’au contraire, il faut élargir pour gagner des parts de marché. Mais la logique des grands patrons ou des grands patrons français surtout, c’est de dire qu’ils sont sur un autre segment de population, et que ça les intéresse moins. Bordeaux souffre un peu de ça aussi. C’est une ville, une région plutôt de luxe, de consommation sur le vin qui est une tranche plutôt élevée, et dans un sport qui est plutôt populaire. Du coup, ils sont un peu pris en étau. Le succès de l’Union Bordeaux Bègles vient aussi de ça, d’être plus raccord avec la région ».

    Retranscription Girondins4Ever