Alain Giresse : “Sur le papier il n’y avait que le numéro 8, et des pointillés, pas mon nom… Un dessin aussi : un joueur sur une civière, la jambe complètement cassée, avec le numéro 8 évidemment”

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    Alain Giresse s’est remémoré son retour aux Girondins de Bordeaux avec le maillot de l’Olympique de Marseille. Ce jour-là, à Lescure, pour rappel, il avait bénéficié d’un traitement particulier de la part de Gernot Rohr, mais pas que…

    « Je vais vite zapper sur le truc, c’est la chose sur le plan moral et humain qui… Quand je reviens avec Marseille à Lescure, et je me dis que j’y retourne car je suis professionnel… Là, je n’ai pas mesuré ce que ça pouvait être de revenir dans un endroit où j’étais depuis tout gosse, à travers le fait de faire le ramasseur de balles, les baisser de rideau, ainsi que joueur dans l’équipe… J’ai subi quelque chose, ce n’est pas glorieux pour celui qui l’a fait, et évidemment il ne doit pas être fier de ça… C’est pour ça que l’année d’après, j’ai dit à Bernard Tapie que j’assumais le fait de ne pas aller jouer ce match à Bordeaux. Il a compris […] Il faut remonter même jusqu’à la présentation, et les programmes d’avant match qui était distribués. Il y avait la composition des équipes, j’avais le numéro 8 à Marseille, et sur le papier il n’y avait que le numéro 8, et des pointillés… Je n’avais pas mon nom. C’est allé jusque-là. Ensuite, il y avait un dessin de ceux qui dessinaient des dessins un peu violents, il était connu. On voyait un joueur sur une civière, la jambe complètement cassée, avec le numéro 8 évidemment, et porté par deux joueurs avec le maillot au scapulaire, dont José Touré. Oui, ça me touche encore, c’était mon univers, mon environnement. Les spectateurs ont été très courtois et corrects avec moi. Mais ce n’est pas les tacles qui m’ont fait le plus mal… On peut se faire tacler ailleurs, se faire prendre par derrière, cela peut arriver. Mais c’est de me retrouver contre ce maillot que j’ai toujours en deuxième peau, voilà… C’est au-delà de ce que je pouvais supporter. C’est ça qui m’a surtout touché ».

    Retranscription Girondins4Ever