Vikash Dhorasoo : “J’invite les footballeurs à aller truster les postes de pouvoir. On nous fait croire qu’on est bien à courir”

Vikash Dhorasoo, l’ancien milieu de terrain de l’OL, du PSG ou encore des Girondins de Bordeaux, s’est exprimé sur ce qu’il reprocherait à la FIFA aujourd’hui, que ce soit dans son organisation du football, comme sur le sujet du racisme.
« Le monopole, déjà… Elle nous fait croire aussi qu’elle organise le football et qu’elle est la seule à pouvoir le faire, alors que par exemple la Ligue fermée des dirigeants de grands clubs, prouve qu’on pourrait faire autrement. Alors, ce n’est pas ce que je soutiens, mais il y a plein de Ligues qui sont capables de faire au autre football. On peut sortir des Fédérations comme de la FIFA. Je pense que la FIFA a comme pour objectif principal de faire beaucoup d’argent a priori, sans respecter les droits sociaux, sans lutter contre les discriminations non plus. Je pense qu’on peut organiser un autre football, il faut sortir de la FIFA. Je pense que les joueurs de foot doivent s’impliquer au maximum, prendre une plus grosse part du gâteau et la redistribuer. J’invite les footballeurs à se bouger […] Par exemple, je pense que les footballeurs devraient se créer un autre syndicat que l’UNFP aujourd’hui, un syndicat qui les défendrait. Par exemple, contre le racisme, il ne s’est rien passé. Les footballeurs, contre le racisme, c’est collectivement qu’ils doivent agir. Basaksehir et le PSG, ce sont les deux équipes qui ont décidé de sortir du terrain, et là, la FIFA a plié. J’invite les joueurs à faire les choses collectivement, c’est comme cela que l’on gagne. On est forts en fait, les footballeurs, mais seul, on perd ».
A t-il, lui, était victime de racisme lors de sa carrière ?
« Ça ne m’est jamais arrivé, ou alors ça m’est arrivé mais je n’ai pas entendu. Mon premier engagement, quand je suis me suis présenté aux élections dans le 18ème, c’est que je suis un homme issu de l’immigration, et je suis tête de liste dans cet arrondissement… J’invite les footballeurs à aller truster les postes de pouvoir. C’est difficile, parce que ce n’est pas organisé pour qu’on puisse y arriver. On n’y pense pas aussi, on nous fait croire qu’on est bien à courir. Tant qu’on n’est pas représenté dans les instances, on ne se sent pas représenté. Ceux qui sont dans les instances ne sont pas touchés par le racisme ou l’homophobie, ou le sexisme. Il ne va bien se passer tant qu’on n’y va pas. Il faut présenter des listes et truster ces postes à pouvoir et à décision. On ne décide jamais, nous, les footballeurs. On n’est jamais consulté, comme pour le Qatar ».