Jean-Marc Furlan : “Pour les footballeurs, l’aspect psychologique est fondamental. Nous en France on a beaucoup de retard dans ce domaine”

    Sur Podcastine, dans l’émission “4-4-2 Mon amour“, Jean-Marc Furlan était l’invité du jour. L’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, a évoqué le fait qu’il soit l’un des premiers entraîneurs à avoir fait venir une psychologue pour ses joueurs. A la question : Est-ce que vous avez aussi fait appel à elle pur que les joueurs soient meilleurs tactiquement ? Il a répondu :

    “Non, autant tout ce qui est football ça me concerne directement et je suis très impactant, au point même des fois d’être débordant un peu, sur mon staff technique. Pour les footballeurs, l’aspect psychologique est fondamental. Nous en France on a beaucoup de retard dans ce domaine. Par exemple, quand Neal Maupay, qui était avec moi à Brest, est parti en Angleterre, il m’a appelé un ou deux mois après et il m’a dit : coach, ici on a deux préparateurs mentaux et on est obligés d’y aller une fois par mois. Nous en France, de ce point de vue-là on est beaucoup en retard. Je me suis rendu compte que si l’année dernière on monte avec l’AJ Auxerre, c’est que Cécile (la psychologue) avait fait un travail colossal sur le plan de l’équilibre psychologique des joueurs. A tout point de vue, les entretiens qu’ils ont, ça leur décuple leur force et ça leur évite aussi de se morfondre, d’être triste, de ne pas être dans le bon tempo et ça c’est très, très, très important. Tu te rends compte que dans les sports individuels comme le tennis, le golf, le judo, eux ils ont en premier un entraîneur préparateur mental au lieu d’avoir un entraîneur tactique et technique. J’avais lu un jour dans Le Monde, Teddy Riner qui disait : ce n’est pas compliqué, vous pouvez me changer mon entraîneur technique, mon entraîneur tactique, par contre ma préparatrice mentale vous n’y touchez pas, depuis l’âge de 15 ans ! (rires) C’est André Menaut qui m’avait envoyé Cécile parce qu’elle voulait faire sa thèse sur les joueurs de tennis et les joueurs de football, faire une comparaison, et donc il me l’avait envoyé à Libourne. Cela nous avait fait un bien fou à tous les joueurs, c’était fabuleux. D’ailleurs je le vois par rapport aux joueurs de football professionnel qui sont éminemment entourés, mais très, très entourés. Maintenant tu ne peux plus manager, diriger comme tu le faisais au 20ème siècle, ce n’est plus possible. Maintenant il faut se préoccuper individuellement de chaque joueur de façon importante donc ça leur fait un bien fou aussi, par rapport à leur entourage, d’avoir un bon équilibre de ce point de vue-là. C’est souvent l’état du footballeur – moi je leur impose les entretiens – mais la plupart, 90 à 95% adhèrent à ça, ils adorent ça et de plus en plus d’ailleurs. Les jeunes adorent ça, ce n’est pas comme nos générations.”

    Retranscription Girondins4Ever