Loïc Ravenel (CIES) : “La différence entre le modèle allemand et le modèle français, notamment à travers les partenariats privé/public comme à Bordeaux, c’est qu’il y a un acteur en moins”

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, Loïc Ravenel, collaborateur scientifique pour le CIES (Centre International d’Etudes du Sport), s’est exprimée sur le fait que les allemands ont repensé leurs stades et arrivent aujourd’hui à gagner de l’argent grâce à cela.

    “Ils arrivent à en gagner mais ils arrivent surtout à ne pas en perdre. C’est toujours un enjeu important, notamment sur ces grandes infrastructures sportives qui coûtent plusieurs centaines de millions d’euros. La différence entre le modèle allemand et le modèle français, notamment à travers les partenariats privé/public comme à Bordeaux, c’est qu’il y a un acteur en moins tout simplement, notamment un acteur économique. En Allemagne les clubs ont été leaders des projets, ils ont financé en partie avec les collectivités publiques également, mais il n’y a pas eu d’intermédiaire, notamment pour l’exploitation de ces équipements comme on peut le retrouver à Bordeaux, à travers la société du Stade Bordeaux Atlantique (SBA) et l’entité Vinci. Le fait qu’il y ait un intermédiaire en moins, notamment un intermédiaire privé qui a un objectif de rentabilité, ça change forcément la donne et du coup on a moins à se partager les bénéfices, en terme d’exploitation. Un étage de trop dans le modèle français ? Oui clairement et ce qui est dommage c’est que malheureusement les parties prenantes, notamment en France, n’aient pas tiré une conclusion plus rapide des échecs à Grenoble par exemple ou au Mans, qui sont exactement les mêmes problématiques. Des partenaires public/privé, qui ont été construits, on a très rapidement vu qu’il y avait une problématique entre les exploitants hors jours de matchs, les PPpistes (partenariats public/privé) et les clubs professionnels qui ont accès à leur outil de production simplement les jours de matchs. Ils ne peuvent pas vraiment l’exploiter derrière, toute l’année, pour diversifier leur économie, et ça malheureusement en France… Dès 2008 ou 2011 avec Grenoble on avait vu qu’il y avait des difficultés. La problématique qu’on a eu en France c’est qu’on n’a pas compris les difficultés ou on n’a pas cherché à les comprendre puis on a monté des contrats similaires, à Bordeaux, à Lille, à Nice, même à Marseille. Malheureusement dans ces quatre exemples on a exactement les mêmes problématiques.”

    Retranscription Girondins4Ever

     

    (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)