Jean-Marc Furlan : “Comme je leur dis souvent, tu peux être créatif, tu peux improviser, mais avant tu respectes tous les protocoles sinon tu ne joues pas”

    Sur Podcastine, dans l’émission “4-4-2 Mon amour“, Jean-Marc Furlan était l’invité du jour. L’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, à la question : Quelle-est pour vous la définition du mot “tactique” ? Il a répondu :

    “Sur l’aspect tactique surtout, c’est comment tu mets en sécurité les joueurs et sur le plan du jeu offensif, comment tu leurs inculques des protocoles de jeu. Sur le plan du jeu défensif c’est beaucoup, beaucoup plus simple. Il suffit de se mettre dans ses 30-40 mètres et d’être très généreux, faire beaucoup d’efforts et trouver des solutions pour ne pas prendre de but. En revanche l’aspect, le mot “tactique” c’est surtout comment tu inculques profondément ce que j’appelle les trois zones. La zone de récupération, d’ailleurs c’est ce qu’André Menaut m’avait appris, la zone de préparation et la zone de finition. Comment dans les trois zones, tu imposes des protocoles à tes joueurs ? Comme je leur dis souvent, tu peux être créatif, tu peux improviser, mais avant tu respectes tous les protocoles sinon tu ne joues pas (rires). Si tu ne respectes pas tous mes protocoles… après tu peux être créatif, tu peux improviser mais quand t’as respecté tous les protocoles, sinon tu ne joues pas. Alors ça les fait beaucoup rire les joueurs, je ne te le cache pas (rires).”

    Il a souvent pris exemple sur André Menaut, ancien des Girondins, mais aussi sur des tacticiens comme Pep Guardiola ou Johan Cruyff. A la question : En quoi ces tacticiens ont-ils influé sur votre façon d’exercer ? Il a répondu :

    “Ils ont beaucoup influé dans la mesure où nous les français, ce qu’on veut de base c’est la victoire. On veut toujours la victoire mais c’est comment tu vas exalter un public qui vient au stade. Des gens comme Guardiola, Cruyff ou même Lucescu, le roumain que j’admire beaucoup et qui d’ailleurs entraîne toujours le Dynamo de Kiev, il a 70 ans c’est impressionnant. Je me suis toujours inspiré, à la fois de leurs entraînements – c’est un peu comme en politique – et comment tu adhères à certains trucs, certains protocoles et certains jeux. Moi j’adhère beaucoup plus à des gars comme Lucescu. Quand j’étais gamin les Pays-Bas gagnaient peu mais c’était impressionnant. L’Ajax gagnait beaucoup mais les Pays-Bas gagnaient peu. On avait 14-15 ans et on était tous fous des Pays-Bas (rires) parce que c’était un vrai fun, un vrai plaisir de les voir jouer. C’était vraiment extraordinaire de les voir jouer par rapport à ce qu’on voyait dans les autres nations. Moi qui était un défenseur, – d’ailleurs Rolland Courbis disait : je n’ai jamais rien compris à Furlan – lui c’était un serial killer, un tueur à gage et maintenant il fait jouer ses équipes que sur le plan offensif (rires). J’ai connu des joueurs fantastiques, extraordinaires, des N°10, des N°9, mais quand ils sont devenus entraîneurs, c’étaient tous des défenseurs hors normes (rires), tous derrière et moi j’étais l’inverse. Je m’étais beaucoup inspiré quand j’étais au bataillon de Joinville à l’armée, avec l’Equipe de France militaire. On était 3 ou 4 bordelais et il y avait 4 nantais. J’étais toujours collé aux nantais pour qu’ils m’expliquent ce qu’ils faisaient parce que le FC Nantes à l’époque c’était quelque chose de très chatoyant sur le plan des yeux, très impressionnant. C’était très agréable à les voir jouer.”

    Retranscription Girondins4Ever