Cédric Carrasso : “Je l’imagine très vite, il va s’asseoir, il va prendre son cure-dents, et dire ‘qu’est-ce que vous me proposez ?'”
Pour LFTV, l’ancien gardien des Girondins de Bordeaux, Cédric Carrasso, a imaginé quel a été l’entretien entre Jean-Michel Aulas et Laurent Blanc, lui à qui on a reproché d’« arriver les mains dans les poches », au moment du changement avec Sylvinho. C’est Rudi Garcia qui avait eu le poste au final.
« Je pense qu’ils ont fait l’erreur à ce moment-là. Quand tu reçois des entraineurs, tu crois que l’entraineur va te dire quoi ? ‘Oui, je suis là, je ne sais pas trop ce que vaut votre club, ça peut m’intéresser’. Non. Rudi Garcia a dû arriver en disant ‘c’est le meilleur club du monde, j’ai envie de faire ci, de faire ça, j’ai les meilleurs joueurs, je vais vous faire ci, ça’. Le président ensuite entend tout ce qu’il veut. Mais Laurent Blanc, ce n’est pas cette personnalité. Lui, il va arriver, je l’imagine très vite, il va s’asseoir, il va prendre son cure-dents, et dire ‘qu’est-ce que vous me proposez, comment on peut faire, moi je verrai bien ça’… Mais d’un ton très calme, et ça ne veut pas dire en dilettante… Parce que c’est quelqu’un de calme, de posé, qui a vécu 50000 situations entre sa carrière de joueur et celle d’entraineur. Lui, ce qu’il veut, ce n’est pas amener de la pression autour de lui et de ses joueurs. Je trouve que c’est génial, il arrive à déstresser. Je pense que les gens le prennent dans le mauvais sens. Ce n’est pas lui qui va s’énerver, crier, il n‘est pas comme ça et il ne le fera jamais, parce qu’il a une autre philosophie du foot. Il essaie toujours de protéger son groupe. Je l’ai vécu de l’intérieur, il a toujours fait ça, mais croyez-moi qu’au fond de lui… S’il a besoin de vous attraper par l’oreille, il vous attrape hein… ».
Il s’agit d’un type de manageur qui comprend n’importe quel joueur.
« Oui, c’est ça. Surtout, c’est quelqu’un qui va vous dire les choses. Quand me demande les meilleurs entraineurs que j’ai eus, je cite souvent Éric Gerets, alors que je n’ai pas fait un match avec lui… Il était capable aux mises au vert, en veille de match, de prendre tous les joueurs qui jouaient moins, de les amener dans sa chambre, et de discuter pendant trois heures. C’est un mec qui gère un groupe à la perfection, et Laurent Blanc c’est la même chose. C’est quelqu’un qui est capable d’écouter tout le monde, de donner la chance à tout le monde. Par contre s’il va trouver qu’à un moment donné ça coince, il va te le dire […] Il a fait un état des lieux, et ce qui sera important ce sera cet été… Il a déjà commencé sa construction pour l’année prochaine, ne croyez pas autre chose, il ne dort pas… Si tout le monde l’écoute du début à la fin, vous verrez que ce sera autre chose. Là, il est obligé de composer ».