André Pénalva : “Les critiques sur la formation bordelaise ? Nous, on savait le travail qu’on faisait…”
Pour Bordeaux Le Mag, André Pénalva, formateur aux Girondins de Bordeaux pendant 18 ans, a été questionné sur le fait qu’il n’y ait pas de joueurs dans une génération qui devienne professionnel au bout du cursus. Est-ce une déception ?
« Oui et non. Quand on a une génération à former, il faut former des hommes, des joueurs de qualité, il faut leur donner une culture tactique, technique, afin qu’ensuite ils s’expriment en séniors. Après, ils ne seront peut-être pas tous professionnels, mais l’important est qu’ils aient ce bagage, qu’ils puissent s’exprimer dans les clubs où ils vont jouer. Quand il n’y a pas de pro parmi ces générations-là, on va dire que c’est le fait de la qualité de cette génération. Si c’est un échec des formateurs ? On peut toujours s’associer à un échec lorsqu’on ne sort pas de professionnels dans une génération, mais c’est tout un ensemble… C’est le recrutement, les coaches qui les ont formés… A l’époque, on n’en avait pas beaucoup qui ne signaient pas, il y en avait toujours un ou deux qui signaient pros par génération. On n’a pas eu beaucoup d’échecs sur nos générations »
Ces dernières années, la formation des Girondins de Bordeaux était critiquée. Comment était perçue la critique en interne ?
« Oh… Nous, on savait le travail qu’on faisait, et quand on voit tous les joueurs qui sont sortis et qui jouent encore à l’heure actuelle dans tous les clubs, je pense qu’on avait fait notre boulot… On aurait pu mieux le faire bien entendu, mais le boulot, le sérieux qu’on mettait là-dedans, le suivi de tous les joueurs… On l’a toujours eu »
Depuis des années, chaque joueur du centre de formation évolue dans la catégorie du dessus par rapport à son âge, les dirigeants privilégiant cela au fait de gagner des titres. Est-ce que ces titres ont manqué ?
« C’est-à-dire que nous, on ne jouait pas la compétition. On faisait monter les jeunes en catégorie supérieure dès qu’ils étaient forts. Quand vous voulez gagner un titre, en U17N ou U19N, si vos meilleurs joueurs partent au-dessus, c’est un peu compliqué… On accepte ça chez les formateurs car la formation est d’amener des joueurs vers le haut niveau. Les U17, quand ils allaient jouer en U19, c’était une réussite quand même. C’était quelque chose qui était bien pour mon travail. Mais d’un autre coté c’est vrai qu’on était un peu frustrés sur la compétition, bien entendu… »