Christophe Hutteau : “Tu voyais que ce garçon avait quelque chose, mais c’était beaucoup de nonchalance… Il a beaucoup changé”

    (Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport)

    Sur France Bleu Gironde, dans l’émission 100% Girondins, l’agent de joueurs/joueuses, Christophe Hutteau, a réagi aux propos de Dilane Bakwa qui expliqué avoir changé d’entourage, ce qui constituait l’une des clés de sa réussite cette saison avec les Girondins de Bordeaux. L’ailier bordelais a également changé d’agent.

    « Si un agent de joueur a une influence à ce point dans la carrière d’un joueur professionnel ? Assurément. Il a tout résumé, Dilane. Aujourd’hui, l’agent ne doit pas être un béni-oui-oui, il doit être celui qui, justement, va être l’empêcheur de tourner en rond, et qui va essayer de trouver les mots pour faire comprendre au joueur dont il gère les intérêts… Je ne dis pas ‘son joueur’, car aucun joueur n’appartient à personne. Mais il faut savoir leur dire, à ces jeunes garçons, qu’il ne faut pas se satisfaire de ce qu’ils ont, même s’il y a du talent : et Dilane a beaucoup de talent, assurément. J’ai pu le voir les saisons précédentes aussi bien avec les U19 qu’avec la National 3. Tu voyais que ce garçon avait quelque chose, mais c’était beaucoup de nonchalance… Il ne répétait pas les efforts et là, je trouve qu’effectivement, il a beaucoup changé. Il y a encore du travail, mais c’est normal, c’est encore un jeune garçon. Il ne faut pas leur demander plus que ce qu’on leur demander aujourd’hui. Mais l’agent, oui, est là pour mettre en place, et faire en sorte que le joueur puisse s’épanouir, et surtout qu’il soit conscient que rien n’arrive tout seul même s’il y a du talent, ce n’est pas vrai ».

    Est-ce difficile de dire à un joueur dont on gères les intérêts qu’il ne travaille pas assez ?

    « Bien sûr que si ça peut se dire, moi en tout cas oui. C’est ce qui a toujours fait la grande différence avec beaucoup, c’est que je ne suis pas un béni-oui-oui, et si j’ai quelque chose à leur dire, je le leur dis. Alors, il faut aussi trouver les mots, parce que vous ne pouvez pas tenir le même discours suivant la personnalité que vous avez en face de vous, mais vous devez le lui faire comprendre. Aujourd’hui, ce qu’ils font en club n’est pas suffisant. Il y a la préparation mentale, le cognitif, le travail physique… J’enfonce déjà une porte déjà ouverte mais un staff technique, aussi important soit-il, ne peut pas gérer 30 joueurs de la même façon. C’est impossible. Donc il faut individualiser le travail et la réussite passe par le travail. Les joueurs dont j’ai la chance de gérer les carrières depuis près de vingt ans démontrent que oui, l’aspect mental, physique, la mentalité, c’est quelque chose de fondamental dans la réussite ».

    Il y a aussi de la préparation physique en plus à l’extérieur du club.

    « Aujourd’hui, les clubs ne le voient pas d’un très bon œil, mais de doute façon ils y seront contraints, ils n’ont pas le choix. Ça me rappelle il y a 20 ans lorsque les ostéopathes sont arrivés dans le milieu médial et dans le milieu des clubs de football professionnel. On les voyait comme des sorciers, des vaudous, et les joueurs qui y allaient, il ne fallait surtout pas le dire parce qu’il y avait beaucoup de polémique et de tensions ».

    Retranscription Girondins4Ever

    Du lundi au vendredi, sur France Bleu Gironde, retrouvez l’émission 100% Girondins, animée et présentée par Dominique Bourdot à partir de 18h30. Vous pouvez retrouver le podcast de l’émission quelques minutes après la fin de celle-ci : ICI.