Clément Carpentier : « Le club va être obligé de vendre certains joueurs, même s’ils remontaient en Ligue 1. Je pense que les supporters l’ont intégré »
Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste France Bleu Gironde, Clément Carpentier, a répondu à la question de savoir si les Girondins de Bordeaux seront obligés de vendre, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2 cet été.
« Les dettes sont un peu moins importantes que la saison dernière, mais le club va être obligé de vendre certains joueurs, même s’ils remontaient en Ligue 1. Tout d’abord parce qu’il y a peut-être des jeunes joueurs qui n’ont peut-être pas envie de rester aux Girondins de Bordeaux, qui ont peut-être envie d’aller voir autre chose, de continuer leur progression après leur très bonne saison en Ligue 2. Le club aussi n’est pas le Paris Saint-Germain et quand un club en face vient avec une offre très intéressante, on est bien obligé de la regarder quand on est dans la situation économique des Girondins de Bordeaux. Et ça, je pense que les supporters l’intègrent enfin au bout d’un certain nombre d’années, le fait de se dire qu’à un moment donné, quand on vient avec des offres importantes, que le club ferait même mieux de vendre même si sportivement c’est une perte. C’est toute la problématique aujourd’hui d’un club comme les Girondins de Bordeaux. En effet, peu importe si le club est en Ligue 1 à la fin de la saison ou reste en Ligue 2, il y aura forcément des ventes de joueurs. C’est assumé par la direction donc c’est plutôt bon signe. C’est une certaine forme de transparence vis-à-vis des supporters. J’ai l’impression aussi que les supporters comprennent que ce n’est plus le mastodonte d’il y a dix ans. Ce qui m’a marqué ici, moi qui suis ce club depuis quelques années, c’est que j’avais l’impression que les supporters étaient restés bloqués en 2009. On est en 2023, ce n’est plus du tout la même économie du football en Ligue 1, ce n’est plus du tout la même concurrence avec un club qui est au-dessus de tout, le Paris Saint-Germain, mais aussi avec d’autres clubs qui sont bien au-dessus de vous au niveau financier. Parallèlement, vous, pendant des années, vous avez juste essayé de boucher un trou en fin de saison, pour essayer de sauver le club et le maintenir à peu près là où il doit être, c’est-à-dire dans le Top10 de Ligue 1. Mais évidemment, sur une saison, vous pouvez vous retrouver en Ligue 2… On n’est pas le seul club mythique de Ligue 1 qui n’a plus les finances pour vivre comme il vivait avant, et qui s’est retrouvé en Ligue 2. Nos amis stéphanois y sont allés aussi, nos amis lensois qui sont aujourd’hui deuxièmes, ils y sont allés aussi à un moment donné. Il y a des clubs qui sont en Ligue 2 depuis des années, on peut penser à Sochaux. Il y a des clubs qui ont disparu de l’horizon. A ce niveau-là, je suis assez content que les supporters aient pris conscience de quelle était vraiment la place des Girondins de Bordeaux dans le football français. Cette descente, je ne sais pas si c’était un mal pour un bien, mais en tout cas elle a permis de recentrer certaines choses, de repartir à zéro, et aujourd’hui de repartir dans une dynamique positive. Maintenant, il ne faut espérer qu’une chose, c’est que le club remonte en Ligue 1, et que cette dynamique positive, qu’elle soit sportive et financière, se poursuivent dans les prochaines saisons ».