Thibaud Leplat : “Ça se passe parce qu’ils prennent un but, alors qu’ils ont eu cinq ou six occasions les unes derrière les autres. Ils ne contrôlent plus rien, ni même leurs propres pulsions”

    Sur RMC, dans l’After d’hier soir, le consultant et enseignant en philosophie, Thibaud Leplat, a expliqué qu’il ne fallait pas rentrer dans les considérations de la gravité ou non de la blessure du joueur de Rodez, contractée face aux Girondins de Bordeaux.

    « Là, si on rentre dans les considérations à ergoter, pour savoir s’il a mal ou non, si c’est du chiqué ou non : ce n’est pas le problème. Le problème, c’est que ça a eu lieu, et que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies. Il y a un cahier des charges qui n’a pas été respecté, et qui aurait pu mener à quelque chose de bien plus grave. L’idée c’est de dire que ce qui s’est passé est inacceptable, plutôt que d’ergoter… Le problème, ce n’est pas la gravité, qui est la conséquence. Le problème, c’est la cause, à savoir d’où ça vient, pourquoi c’est arrivé à ce moment-là ».

    Pour lui, le mouvement ultra ne va pas bien.

    « Pour moi, c’est une crise aussi du mouvement ultra. La personne qui sort de la tribune pour aller taper un joueur, ce n’est pas un hooligan, un type désocialisé… C’est souvent la défense des groupes de dire que c’est un individu isolé, quelqu’un qui n’a rien à voir avec le groupe… Là, on voit bien que c’est un chef ultra, lui-même, représentatif d’un groupe ultra […] On parle d’une limite physique et symbolique. Là, c’est ‘je passe la limite quand je veux, il n’y a personne pour m’arrêter’. Les stadiers, sur l’image, ils regardent le match, pas la tribune… ».

    Pour lui, cela viendrait de la relation entre Gérard Lopez et les Ultramarines.

    « Ce genre d’influence politique, au sens large, c’est qu’en fait, tu gouvernes en faisant plaisir à la plèbe, sauf que là, ce ne sont pas des électeurs, ce sont des gens qui ne représentent personne. Ils ont une fonction qui existe, mais sur ce qui se passe là, il y a une grosse difficulté, avec des gens qui ont un sentiment de toute puissance, c’est qu’ils ont une incapacité à résister à la frustration. Ça se passe parce qu’ils prennent un but, alors qu’ils ont eu cinq ou six occasions les unes derrière les autres. Ils ne contrôlent plus rien, ni même leurs propres pulsions ».

    Retranscription Girondins4Ever

    (Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport)