Le rideau est en train de se baisser sur cette saison 2022/2023 du championnat de Ligue 2 BKT. Il reste bien entendu les décisions à venir pour l’ultime rencontre entre les Girondins de Bordeaux et le Rodez Aveyron Football, mais c’en est terminé pour les autres clubs.

Il est donc presque l’heure de faire les bilans, collectifs, individuels, aussi bien pour les joueurs que pour les dirigeants et le staff bordelais. Aujourd’hui, l’acteur qui nous intéresse n’est autre que l’entraîneur du FCGB, David Guion. Le natif du Mans termine sa seconde saison avec les Girondins, mais sa première pleine. Il était arrivé le 17 Février 2022 en remplacement de Vladimir Petkovic, pour tenter de sauver Bordeaux d’une relégation en Ligue 2.

Il n’y était pas parvenu et avait posé beaucoup de questions sur son avenir. A sa décharge, même si l’équipe n’était pas relégable lors de sa prise de fonctions, il avait un groupe gangréné et un vestiaire explosé en plusieurs clans. Difficile au milieu de ce marasme, de sortir le meilleur des joueurs quand on est en mode “pompier de service”. Ce n’est pas dans ses capacités, du moins dans son profil. David Guion est un formateur, ce qui n’est pas pareil.

Une seconde chance

Mis en pointillées en Juin 2022, le club et sa direction ont pris la décision de conserver l’ancien entraîneur de Reims, malgré la relégation en Ligue 2. Pour bon nombre de supporters, il aurait dû partir pour n’avoir pu remplir l’objectif de se maintenir. Cela aurait pu se faire aussi, si les finances du club n’étaient pas dans le rouge. David Guion a pu rester, avec quelques contraintes salariales et un train de vie différent à mener en Ligue 2. Il faut aussi se souvenir qu’il était la solution la plus logique à l’époque, et qu’il avait su se montrer convaincant auprès de la direction.

Le revoilà donc reparti avec le club au scapulaire, accompagne de Denis Zanko comme adjoint, et avec l’objectif caché en début de saison, de remonter en Ligue 1 avec un groupe très rajeuni. Pour le formateur, la tâche s’annonce compliquée, presque infaisable fin Juillet quand il n’y avait que 14 joueurs disponibles, aucune recrue de qualifiée et avec une majorité de jeunes issus de la réserve en National 3, ou même des U19 Nationaux. Les débuts sont plus qu’encourageants et cette “classe biberon” fait des merveilles, surprenant plus d’un adversaire et plus d’un observateur. Certains noms commencent à se faire entendre comme Junior Mwanga, Malcom Bokélé, Jacques Ekomié, Johaneko Louis-Jean, Dilane Bakwa, Logan Delaurier-Chaubet, Emeric Depussay sans compter Tom Lacoux, nommé jeune capitaine de cette équipe et Issouf Sissokho, faisant figure d’ancien du haut de ses 20 ans. La mayonnaise prend bien, les jeunes sont à l’écoute du coach et du staff, font des miracles et d’autres pointent le bout de leur nez comme Marvin De Lima, buteur à Rodez, Lenny Pirringuel buteur face à Pau, Lucas Rocrou, Tijany Atallah, Grégoire Swiderski…

L’option de la jeunesse est gagnante

Il y a bien un accroc face à Guingamp (0-1 lors de la 5ème journée), mais cette équipe tient bon et David Guion fait du bon travail avec cette fougue et cette insouciance. Puis il y a la qualification des recrues qui peuvent jouer à Saint-Etienne (8ème journée). Le premier couac du technicien qui modifie trop son équipe, ce qui a pour conséquence un manque d’automatismes et une défaite 2-0 chez le dernier du championnat. Même s’ils vont ensuite se reprendre en battant difficilement Dijon (2-1) et Laval (1-2), quelque chose semble avoir changé dans les déroulés de matchs. Les jeunes disparaissent peu à peu du groupe, hormis certains (Bokélé, Mwanga, Bakwa), laissant la place aux joueurs expérimentés et aux recrues. C’est dans cette période que l’on va ensuite voir moins de fougue, moins d’allant et plus de réflexion.

Les Girondins de Bordeaux essayent de gérer les rencontres sur un train moins énergique qu’en début de saison. Des points vont être perdus en route, après avoir ouvert le score. Ce sera la cas à Bastia (1-1 12ème journée), à Caen (2-2 18ème journée), face à Amiens (1-1 19ème journée), face à Saint-Etienne (1-1 26ème journée) ou encore à Sochaux (1-1 27ème journée). Ils seront même incapables de revenir au score à Nîmes (1-0 14ème journée) et passeront complètement au travers à Niort (3-1 23ème journée) et plus récemment à Annecy (1-0 37ème journée)…

Une gestion du score douteuse

Si on regarde les scénarios de matchs, les défaites peuvent bien entendu être imputées aux joueurs pour des erreurs individuelles, mais aussi à David Guion. S’il n’est pas le premier concerné car pas acteur direct du jeu, ses difficultés à trouver des solutions et à inverser le cours du match posent question. Il a plusieurs fois été battu tactiquement face à des adversaires “moins huppés”. Ses changements tardifs alors que l’équipe n’allait pas bien ou que certains joueurs étaient en dedans, ont aussi fait grincer des dents chez les supporters.

Tous ces points perdus en route font qu’aujourd’hui, le match interrompu face à Rodez, ne doit pas être le seul motif d’une non montée en Ligue 1. Le coach avait les cartes en main pour réussir le pari affiché lors des derniers mois, de remonter dès cette saison en Ligue 1. Il n’a malheureusement pas réussi à atteindre l’objectif du club. On a néanmoins pu voir du renouveau cette saison, voir des jeunes percer au grand jour et voir des supporters de nouveau contents de suivre l’équipe, à domicile, à l’extérieur mais aussi devant la télé ou à l’écoute des radios.

Un bilan mitigé

C’est donc un bilan mitigé avec des points positifs mais aussi négatifs pour David Guion. La seconde chance qui lui a été donné, n’a pas porté ses fruits dans la quête de Ligue 1, mais elle a révélé des joueurs qui se sont affirmés cette saison, qui ont cassé la routine et les codes et qui ont failli faire un “truc de fou” comme on dit. Il faut aussi bien évidemment évoquer la progression de l’équipe en comparaison de ses débuts, et c’est effectivement imputable au coach.

Qui dit bilan mitigé, dit interrogations. Le technicien arrive en fin de contrat au 30 Juin 2023 et on se pose naturellement la question de savoir si oui ou non, le club doit continuer avec lui. Selon certaines sources, les négociations avec la direction auraient abouti à une poursuite de l’aventure en Gironde. Mais vous supporters, qu’en pensez-vous ? Est-il bon de donner une troisième chance au technicien ? Auriez-vous fais ce choix-là ?

On vous propose donc de répondre au sondage ci-dessous, afin d’avoir votre avis.

Les + de David Guion

• C’est un formateur dans l’âme et il a la capacité à lancer des jeunes
• Il connaît le club et son équipe
• Il peut s’inscrire dans la continuité et la stabilité
• Son salaire n’est pas un frein par rapport à la situation financière

Les – de David Guion

• Son deuxième échec dans la course à la montée, après l’échec de la relégation
• Ses difficultés à changer rapidement quand ça ne va pas
• Son entêtement à continuer avec des joueurs qui ne sont pas en forme ou connaissent des passages à vide
• Il préfère l’expérience à la jeunesse, le calcul à la fougue