Ludovic Obraniak : « Mon départ de Bordeaux à Brême ? Tu connais l’expression ‘le dindon de la farce’ ? »

    Chez Les Réservistes, Ludovic Obraniak est revenu sur son départ des Girondins de Bordeaux pour le Werder Brême.

    « Tu connais l’expression ‘le dindon de la farce’ ? Bah j’étais le dindon de la farce. Je ne peux pas le prouver, mais j’ai été un arrangement entre des gens au club, et l’entraineur n’était pas concerné par ça. Ils arrivent la dernière journée du mercato, ce n’était pas prévu que je m’ne aille. Jo Micoud me passe un appel, parce qu’ils l’avaient mandaté pour qu’il me parle du club. On discute un peu, et il me dit que c’est un super club, mais qu’il n’y a plus Thomas Schaaf, Klaus Allofs non plus, que lui il avait connu ça ou ça, que ce sont de nouveaux mecs qui sont là… Je n’ai même pas une après-midi pour me décider. Contractuellement ce n’est pas si éloigné que ce que j’ai à Bordeaux, les primes de match sont plus conséquentes. En fait, c’est un vrai choix de vie. J’ai trente ans, je me dis que si je ne prends pas l’étranger à ce moment-là, je ne le prendrai jamais. Et en Ligue 1 j’avais fait le tour, j’avais gagné deux Coupes de France, un championnat de France, j’avais fait des clubs intéressants… J’aurais aimé faire Marseille, Paris ou Lyon, mais… J’ai une après-midi pour me décider, le directeur sportif descend et me chante la messe… ‘on veut le nouveau Micoud, tu vas jouer 10, et le coach, et ci, et ça…’. Je n’ai pas trop le temps de prendre des infos dans l’urgence du moment. Il faut que je vois avec ma femme, il faut aller vite car le mercato ferme à minuit. Il est 14 heures, ils arrivent à 15 heures, le contrat, le truc… Il me vend un projet, comme quoi je vais être 10, qu’on va construire autour de moi… Donc je signe, parce que j’avais envie de découvrir l’étranger. Et quand tu sais ce qu’est Micoud là-bas… Ça te flatte un peu l’égo. Et quand je suis arrivé, je ne sais pas, rien ne se passe comme prévu. Je rencontre le coach, et au premier contact visuel, je comprends qu’il y a un truc qui ne va pas. Je vois dans ses yeux, dans sa manière de m’approcher, que ce n’est pas lui qui m’a voulu. Et puis là il m’explique qu’il va me faire jouer à gauche… Ils ont dû me scouter au moins 50 fois, il n’y a pas un match où j’ai joué milieu gauche à la ligne… ».

    Retranscription Girondins4Ever