Frédéric Guerra (ex-agent de HBA) : « J’avais toujours espoir que tôt ou tard il grandirait… »
Sur la Chaine de Farid Rouas, l’ancien agent de l’ex-joueur des Girondins de Bordeaux Hatem Ben Arfa, Frédéric Guerra, s’est exprimé sur la carrière du principal intéressé.
« J’avais toujours espoir que tôt ou tard il grandirait… Que tôt ou tard il comprendrait. Mais il se trouve que la personne qui s’occupait de lui après moi, qui était Michel Ouazine, lui tenait un discours qui ne pouvait pas cadrer. A Marseille notamment, il disait que ce n’était pas normal que Deschamps le fasse rentrer à 20 minutes de la fin, que ce n’était pas un joueur qui devait défendre, que l’ensemble de l’équipe devait jouer pour lui… C’est le discours que lui tenait Michel Ouazine car à Marseille Hatem m’avait rappelé pour redevenir son agent. J’ai beaucoup discuté avec Hatem, je l’avais trouvé légèrement grandi, mais je dis bien légèrement. C’est un garçon très attachant, mais vraiment. C’est un garçon, quand vous êtes en sa compagnie, vous l’aimez rapidement. S’il reste lui-même, vous l’aimez rapidement. S’il devient capricieux, impatient par caprice, vous allez le détester très vite »
Etait-il donc mal entouré ?
« Oui, par Michel Ouazine, oui, c’est sûr. C’est sûr. On ne peut pas tenir un discours comme il l’a tenu à Marseille, en disant que Deschamps était bon à rien, qu’Hatem ne devait pas défendre, qu’on ne pouvait pas se servir d’Hatem que 20 minutes dans un match… Or, si on prend toutes les actions qui nous ont marqués, nous tous, en matière de football, Hatem a souvent pris le ballon au milieu du terrain, il a traversé tout droit ou en chaloupant, pour aller au bout et mettre un but. Mais on ne construit pas une carrière sur ça. Quand on parle de football, ce que je dis aux jeunes joueurs, c’est qu’un match dure 90 minutes. Combien de temps le plus grand joueur du monde a le ballon dans les pieds sur ces 90 minutes ? Si on met bout à bout la frappe, la passe, le contrôle, on n’excède jamais une minute 30. Jamais. Et on parle de très grands joueurs. Il nous reste 88 minutes 30 à jouer, qu’est-ce qu’on fait ? Le jeu sans ballon fait énormément partie du football. Tous les scouts diront que quand ils vont voir un latéral qui joue à cinq derrière, qu’il a fait 20 courses du poteau de corner au poteau de corner, alors que le jeu était de l’autre côté. Mais il les a quand même faites. Et quand il a eu à jouer défensivement il a été bon. Et quand il a joué offensivement avec le ballon il a été bon ».