Yannick Stopyra raconte le jour où tout a basculé : « Ça a été certainement plus vite grâce au bizutage »
Dans le Podcast des Légendes, très bon média retraçant la carrière des anciens joueurs de football, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Yannick Stopyra, a raconté le jour où tout a basculé.
« Un jour, il manque un joueur à l’entrainement des pros. Il y avait Rolland Courbis qui jouait. Il manquait un joueur lors d’une opposition, et on dit à l’entraineur ‘j’ai le jeune de 15 ans et demi, c’est moyen’. J’arrive, et je vous dis ce que j’ai vécu, je ne l’ai pas souvent dit. Au vestiaire, qui était carrément dans l’usine Peugeot, je frappe plusieurs fois. Ils sont surpris qu’on frappe. Ils voient un enfant qui faisait 13-14 ans, qui leur dit qu’il vient s’entrainer avec eux. Je demande où je mets mes affaires. Il y a toujours quelqu’un d’intelligent qui dit ‘mets-les là, dans les douches’. Evidemment, mes affaires se sont retrouvées mouillées… Je vais vous dire ce que ça a déclenché. Toutes mes affaires ont été mouillées, mais j’avais la haine… Mais j’étais tellement respectueux de ces gens qui ne me respectaient pas, qui eux avaient 30-33 ans, qui rigolaient… Je me suis dit qu’ils allaient souffrir comme jamais ils avaient souffert. Après l’entrainement, l’entraineur des pros a appelé l’entraineur du centre et a dit ‘mais qu’est-ce que tu m’as envoyé ?’, ‘oui, je suis désolé, je n’avais rien d’autre’. L’entraineur des pros dit ‘mais t’es fou ou quoi ? Moi je le veux !’. J’ai loupé plein de trucs, mais j’ai été d’une méchanceté… J’avais cette qualité et ce défaut d’être méchant, ça m’a déclenché une agressivité… Et voilà, j’ai démarré à 16 ans à l’époque en pro, ça a été très vite ».
Cet événement a eu donc un impact sur sa carrière.
« J’étais très énervé. En fait, je serais arrivé dans un contexte beaucoup plus détendu, je n’aurais pas osé. Dans mes qualités footballeur, je n’étais pas le meilleur techniquement. Par contre, j’ai toujours fait partie des joueurs qui allaient très vite, qui sautaient haut. J’ai amené cette agressivité, et j’ai très vite compris que les pros n’aimaient pas trop courir. Moi, je les ai fait courir. J’avais cette faculté de pouvoir très vite analyser. Ça a été certainement plus vite grâce au bizutage ».