William Prunier raconte comment il a hérité de l’étiquette d’un joueur brutal

    L’Equipe

    Dans le Podcast des Légendes, très bon média retraçant la carrière des anciens joueurs de football, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux, William Prunier, a raconté comment il avait hérité de cette étiquette de joueur dur sur l’homme. Cela commença face à Monaco…

    « Ils étaient venus voir un grand buteur international, Jurgen Klinsmann, pour faire un reportage, mais il n’a pas réussi à marquer… Ce reportage s’est retourné contre moi… Comme quoi je l’aurais empêché de marquer de façon incorrecte. Je me rappelle qu’ils avaient fait un montage… J’avais vu Téléfoot le lendemain, le dimanche midi… J’en avais les larmes aux yeux. Ça s’était retourné contre moi, j’avais employé pour eux la manière forte pour l’empêcher de marquer… on montrait des petits tacles virulents, des sauts à la tête virulents… Il pensait peut-être que le championnat de France était plus facile pour lui, mais non. Après ce reportage, il s’est passé quelque chose dans la suite de ma carrière. On m’a collé une étiquette de dur, de joueur brutal. Mais je ne me cache pas que je m’en suis servi à un moment… On m’a collé une étiquette, et je me suis fait siffler dans tous les stades français. Je me demandais ce qui se passait… ».

    Et au match retour, que s’est-il passé ?

    « Au match retour, je l’ai presque laissé jouer inconsciemment, il a marqué quatre buts… J’ai même voulu arrêter ma carrière après ça. Sur le retour de Monaco, on rentre en jet privé sur Auxerre. Guy Roux, avec Daniel Dutuel, me dit que je ne rentre pas chez moi, et qu’on va aller boire un verre. C’était la première fois où je buvais une bière avec Guy Roux, et Daniel Dutuel, l’un de mes meilleurs amis. Il m’avait dit qu’il fallait passer à autre chose, et qu’il allait me relancer. Je suis parti en sélection le lendemain pour le Sénégal, en Concorde, à Dakar, avec l‘Equipe de France, pour un match amical. C’était l’Equipe de France A’. On avait gagné 3-1 et j’avais marqué. Mais après ça, je me suis fait siffler dans tous les stades de France à l’extérieur ».

    Il y eut en tout cas un après.

    « C’était quand même une motivation aussi, on m’a donné cette étiquette. Après ça, tous les week-ends à Téléfoot, on parlait de moi, et pas en bien. J’ai été sélectionné aussi en Equipe de France, par Gérard Houllier. Je suis sélectionné contre le Brésil, et je joue titulaire. Là, j’ai senti un malaise dans cette sélection… On perd ce match 2-0 mais bon, il y avait le Brésil en face… On ne m’avait pas fait de cadeau, alors que j’avais fait un match correct. Je parle des journalistes, qui ne m’avaient pas bien noté. A la télévision, sur TF1, et Guy Roux était en guerre avec TF1 à l’époque à cause de moi, parce qu’il avait pris ma défense. Hervé Mathoux, d’ailleurs, il n’est toujours pas excusé… Je n’ai jamais accepté ses excuses, mais en même temps, il m’a peut-être rendu service. Mais je ne pourrai pas accepter ses excuses quand même. Il était peut-être jeune, mais moi aussi j’étais jeune. Le problème est là. Ça a été dur pour la suite, mais je me suis appuyé dessus, je me suis servi de ça, et peut-être que ça m’a fait faire une plus grande carrière, malgré des moments très difficiles quand même. Mais ça m’a rendu encore plus fort. En ayant moins de mental et de caractère, peut-être que je me serais écroulé. Mais j’ai surmonté tout ça. Ma femme m’avait beaucoup aidé ».

    Retranscription Girondins4Ever