Sur Europe 1, Pauline Gamerre, qui a été la directrice générale du club de football du Red Star de 2011 à 2017, s’est exprimée sur le fait que de nombreux investisseurs étrangers prennent possession des clubs français, avec la mauvais expérience des Girondins de Bordeaux en toile de fond, avec les américains à la baguette.

« Je pense qu’il faut être prudent, et ne pas voir dans l’exemple de King Street les autres exemples. Je pense aussi qu’il y a certains investisseurs qui veulent réussir. Quand tu achètes quelque chose, c’est aussi une identité que tu achètes. La faire voler en éclats serait contreproductif. Je pense qu’il y a des investisseurs qui peuvent avoir cette intelligence-là, de dire que quand ils achètent un club, ce club a cette identité-là, ces valeurs-là, ces couleurs-là… Il faut ainsi travailler là-dessus parce que c’est ça qu’ils achètent aussi. Ce n’est pas juste un produit dont je peux changer la couleur du papier peint. On l’a vu d’ailleurs, ça a été fait en Angleterre, ce milliardaire qui avait changé les couleurs de son équipe en passant du rouge au bleu parce que c’était sa couleur préférée : ça a explosé en vol ».

Elle a ainsi une idée, celle de constituer le patrimoine immatériel d’un club dans une sorte de constitution, à ne surtout pas toucher.

« Maintenant, la question qui se pose à mon sens, c’est comment tu protèges ça. Je pense qu’il y a un gros travail de fond à accomplir en disant ‘j’achète un club, ce n’est pas une entreprise comme une autre, qu’est-ce qu’on a le droit de faire, qu’est-ce qu’on n’a pas le droit de faire’. Aujourd’hui, je trouve qu’on ne va pas au fond de ce débat-là […] Je pense qu’il faut être capable d’écrire, de noter noir sur blanc, les valeurs, les couleurs, et qu’elles ne soient pas changeables. Que ce soit un peu comme une constitution. Il y a des choses auxquelles tu ne peux pas toucher dans un club, dans ses valeurs, et je pense qu’il faudrait vraiment questionner ces sujets-là ».

Retranscription Girondins4Ever