Yannick Stopyra explique le moteur qu’a été son père : « Ce pénalty de France-Brésil, j’y vais parce que mon père n’y est pas allé 30 ans avant »
Dans le Podcast des Légendes, très bon média retraçant la carrière des anciens joueurs de football, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Yannick Stopyra, a évoqué son rapport avec son papa, ce qui l’aida à avancer.
« Si tu veux être meilleur, il faut avoir un égo surdimensionné par rapport à quelqu’un d’autre. Mon père avait une sélection, j’en voulais deux. Mon père a été pro, je serai pro. Une fois que j’ai été pro à 16 ans, je me suis dit que ce n’était pas très dur (sourire). J’ai toujours mis la barre haut. Le jour où je n’ai plus mis cette barre, tout doucement je suis revenu à un niveau inférieur ».
Il évoqua une anecdote à ce sujet.
« Mon père était beaucoup plus doué que je l’étais techniquement. Il allait vite, comme moi, il sautait haut, comme moi. Je sais qu’on lui a reproché un jour son manque d’ambition. J’ai entendu ça, pendant toute mon enfance : ‘ton père, il était doué, et s’il avait voulu il aurait pu être le meilleur buteur, etc’. Un jour, on m’a raconté une anecdote. Dans son club, il a un pénalty. Le stade dit ‘Stopyra Stopyra Stopyra’. Ses collègues lui disent d’aller tirer. Il n’y a pas été. Il aurait pu être le meilleur buteur du championnat. Ce pénalty de France-Brésil, j’y vais parce que mon père n’y est pas allé 30 ans avant. C’est raccourci quand je dis ça car Henri Michel vient me dire que je vais tirer ce pénalty pour être qualifié pour une demi-finale de Coupe du Monde, que tu es un des plus jeunes de l’équipe, qu’il y a plus de brésiliens que de français dans les tribunes… Tu te dis qu’il ne faut pas trop réfléchir. Mais j’ai dit oui tout de suite, pour mon père. Quand j’ai marché jusqu’au point de pénalty, j’ai eu une autre logique, j’ai pensé à autre chose, et c’est pour ça que j’ai marqué. Je me connais, je suis quelqu’un de très émotif, je vis avec mes émotions, je peux pleurer, je peux tirer, je peux m’énerver, mais une fois que j’ai fait tout ça… Comme je suis quelqu’un d’émotif, je me suis dit que si je voulais marquer, il fallait appuyer fort le ballon. Je me suis alors dit que j’allais tirer très fort. Quand j’ai tiré ce pénalty, mon père était en Bretagne, et criait de ne pas aller tirer. Et sur le coup j’ai vraiment le sentiment de l’entendre. Je me dis que je vais y aller pour lui, pour nous ».