Philippe Fargeon : « Jean Tigana avait dit ‘Président, on multiplie la prime par deux ?’. Claude Bez lui avait alors répondu ‘il ne faut quand même pas exagérer’… »
Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, s’est rappelé de cette demi-finale de Coupe des Coupes perdue contre le Lokomotiv Leipzig aux tirs au but. L’ancien avant-centre bordelais n’a pas voulu tirer lors de la séance des tirs au but, et c’est finalement Zoran Vujovic, envoyé par son frère Zlatan, qui y alla et le manqua… Malgré tout, la réaction de Claude Bez dans les vestiaires après le match fut bonne.
« Zlatko a envoyé son frère tirer, qui a raté… ça a été très dur, et j’ai beaucoup appris. D’abord, j’ai appris que mieux vaut prendre ses responsabilités et échouer que de ne pas les prendre, parce que ça fait mal moins longtemps… Puis, Claude Bez en rentrant dans les vestiaires, nous a dit ‘pourquoi vous faites la gueule, on est la seule équipe à être en demi-finale de Coupe d’Europe. On nous a critiqués de par notre jeu’… Automatiquement, les journalistes n’étaient pas contents, donc on était critiqués. ‘On a le couteau entre les dents, donc souriez parce que si vous ne souriez pas, vous allez vous couper’. Je me rappelle aussi que Jean Tigana avait dit ‘Président, on multiplie la prime par deux ?’. Claude Bez lui avait alors répondu ‘il ne faut quand même pas exagérer’ (rires) ».
Aimé Jacquet eut d’ailleurs une phrase envers Philippe Fargeon qui résonne probablement encore aujourd’hui chez lui.
« Pour en avoir discuté avec Aimé Jacquet à la fin de la saison, il m’avait dit qu’il ne pouvait pas le reprocher à moi, mais plus à Zlatko Vujovic car en tant que star et capitaine de la Yougoslavie, c’était à lui de prendre ses responsabilités. Et comme il a envoyé tirer son frère (Zoran) qui l’a raté… Aimé Jacquet m’avait alors dit ‘je ne peux pas te le reprocher, tu te le reprocheras assez longtemps tout seul’. Mais c’est le plus gros regret, parce qu’on avait l’équipe pour gagner… C’est facile de le dire après, mais on était la meilleure équipe d’Europe à l’époque. Il n’y avait pas d’autres équipes plus fortes que nous, en tout cas sur cette compétition-là. Même l’Ajax qui a gagné derrière, voilà… On avait le niveau ».