Philippe Fargeon : « Il faut réfléchir sur un pénalty… Et moi, j’étais instinctif. Je n’ai jamais tiré de pénalty de ma vie… »

    Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, s’est rappelé de cette demi-finale de Coupe des Coupes contre le Lokomotiv Leipzig. A l’aller, Bordeaux avait perdu à domicile 0-1, puis l’avait emporté 0-1 à l’extérieur au retour. Cela se joua donc aux prolongations mais surtout, aux tirs au but. Quelle était d’ailleurs l’ambiance dans ces pays de l’Est, où Bordeaux a beaucoup joué pendant cette période ?

    « Avec les Girondins, on est allé à Leipzig, à Berlin, à l’époque du mur… Je suis allé à Moscou, à Tbilissi… Ce qui était impressionnant quand on allait dans ces Pays de l’Est, c’est… Moscou, par exemple, vous avez la place rouge derrière, et vous aviez l’impression qu’il ne pouvait rien se passer. Vous êtes dans un hôtel, tous les étrangers y vont, vous ouvrez la fenêtre, vous regardez dehors, et il ne se passe rien. Ça, c’était le côté impressionnant. Et le second côté impressionnant c’est que les stades étaient pleins, avec 100000 personnes… C’est 100000 militaires, donc ils arrivent au dernier moment. Vous vous échauffer, il n’y a personne, et vous rentrez sur le terrain il y a 100000 personnes. Et puis, quand on a joué à Berlin un peu plus tard, on était de l’autre côté du mur, donc ce sont des choses qui marquent ».

    Et plus particulièrement, ce match contre Leipzig ?

    « Leipzig, c’était un très mauvais souvenir. D’abord parce que c’est moi qui marque, mais on ne m’a jamais donné le but. On a dit que c’était Zlatko (Vujovic), mais il ne la touche pas (sourire). Je tire deux fois sur le poteau pendant les prolongations. Et, surtout, je refuse de tirer le pénalty. Je n’y vais pas. Je n’avais jamais tiré de pénalty de ma vie. Je marque des buts, mais je ne suis pas capable de tirer de pénalty ».

    Quelle est la raison ?

    « Il faut réfléchir sur un pénalty… Et moi, j’étais instinctif. Je n’ai jamais tiré de pénalty de ma vie… Non. J’ai tiré une fois un pénalty en match amical, que j’ai marqué, avec Bellinzone. C’est la seule fois. Moi, c’était le geste naturel qui venait, celui que j’avais travaillé, celui qui permettait de cadrer le ballon… Il nous reste trois tireurs, Zlatko et Zoran Vujovic. Zlatko envoie son frère Zoran. C’est Zoran qui rate… C’était Zlatko qui commandait la famille, et c’était surtout le capitaine de la Yougoslavie… C’était la star. Une personnalité. Zoran, c’est celui qui est venu dans les valises, dans les bagages avec son frère. Ça a été une très bonne recrue, un très grand joueur, mais il est venu dans les bagages parce que Zlako a dit qu’il ne venait que si Zoran venait aussi ».

    Retranscription Girondins4Ever