Philippe Fargeon : « Je signe le lundi, lundi soir je vais courir avec Aimé Jacquet, titulaire le lendemain… »
Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, après avoir dit non au FCGB en octobre 1986, dit finalement oui en décembre. Il s’explique sur ce changement d’avis.
« Ils me parlent dans l’avion pour Bordeaux, ils me font une proposition de contrat. Ils me disent qu’ils me posent à l’hôtel et que le lendemain matin ils viennent me rechercher à 10 heures, pour en reparler. J’appelle mes parents le lendemain matin. Mon père me dit que de toute façon j’ai tout intérêt de signer parce que je jouerai en Equipe de France si je joue à Bordeaux… Ils viennent me chercher à 10h, je n’avais pas beaucoup dormi… Ils m’amènent au siège, et me proposent le contrat. Je leur dis non… Non, parce que j’ai eu cet échec à Auxerre, et je n’ai aucune garantie. Je suis bien en Suisse… Alors, ils me disent qu’il reste 17-18 matches, et que si je ne fais pas dix matches titulaire, on me laisse repartir librement à Bellinzone. Entretemps, Bellinzone m’a dit qu’avec ce que Bordeaux proposait, il fallait que je parte (rires). ‘Je suis désolé, on ne m’a jamais proposé une somme comme ça, donc Philippe, il faut que tu partes’. J’ai considéré qu’alors même qu’ils avaient mis une somme importante, ils m’assuraient que je pourrai partir, c’est qu’ils tenaient quand même à moi… Donc j’ai dit oui ».
Il signa alors son contrat.
« Alors, c’était marrant parce que dès que j’ai dit oui et que j’ai signé le contrat, on a fait venir un journaliste qui me dit ‘ça vous fait quoi, on attendait Platini et on vous a vous, comment vous ressentez ça ?’. Je lui ai dit que je ne lui ressemblais pas trop mais qu’on verrait sur le terrain. L’ambiance… Mais bon, ça ne m’a pas touché parce que je marquais des buts… J’avais même marqué un retourné, alors que ça ne m’étais jamais arrivé de ma vie… j’étais en plein confiance ».
D’autant que l’histoire va bien commencer, avec un but dès son premier match.
« Je signe le lundi, lundi soir je vais courir avec Aimé Jacquet au Haillan, où c’est là qu’il m’explique que je vais être titulaire le lendemain, etc… Je ne connais pas l’équipe, je ne l’ai jamais vue, et je ne connaissais que Jean-Christophe Thouvenel parce qu’il avait joué au Servette de Genève. Je connaissais évidemment de nom tous les autres joueurs, mais… Enfin si, je connaissais Jean-Marc Ferreri que j’avais croisé à Auxerre, mais sinon je ne connaissais personne d’autre ».