Philippe Fargeon : « Il y avait cette ambiance un peu particulière. On nous traitait de chèvres… »

    Pour Le Podcast des Légendes, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Philippe Fargeon, s’est remémoré son but avec l’Equipe de France contre la Suisse, qui eut un goût particulier pour lui (match remporté par les Bleus 2-1).

    « Oui, ce but a un goût spécial parce que l’entraineur de l’équipe Suisse était celui qui m’avait dit que c’était prétentieux de penser que je pouvais porter le maillot de l’Equipe de France… Et puis, c’était des joueurs que je connaissais pour avoir joué contre eux aussi… Je n’avais joué qu’une saison aussi en première division. J’ai toujours été un peu éphémère dans tout ce que j’ai fait (sourire). Les joueurs suisses, je les connaissais, mais je n’avais joué qu’une saison en première division suisse, et deux ans avant… ».

    Il évoqua sa célébration après son but.

    « Oui, je suis très content (rires). Alors, je ne m’en rappelle pas… Là aussi j’ai une anecdote, je marque un but avec les Girondins, et je pars à l’opposé de Zlatko qui m’avait donné le ballon. Aimé Jacquet m’avait chopé, me disant que la première chose que je devais faire, c’était féliciter celui qui m’avait donné le ballon. Ça m’a marqué, et après avoir sauté de joie, la première chose que je faisais c’était d’aller voir celui qui m’avait donné le ballon de but. J’espère que je l’ai fait pendant ce match, parce que je ne m’en rappelle pas. Je crois que c’est Kastendeuch qui centre. J’amortis du pied droit et je frappe du pied gauche. Exactement le même but que contre Lille, mon premier but en France »

    Il se remémora surtout le contexte de cette période où l’Equipe de France était critiquée.

    « Il me semble qu’on revenait de Los Angeles avec les Girondins, et on atterrit à Tel-Aviv, avec le lendemain le match. Henri Michel avait décidé de ne pas faire jouer les bordelais qui arrivaient des Etats-Unis. On joue contre Israël, un match catastrophique, 0-0. Il y avait une très grosse pression. Puis on revient en France, on fait notre premier match à Toulouse, puis le deuxième à Monaco. Il y a une très mauvaise impression, d’autant que Jean-Pierre Papin avait joué titulaire, puis ce fut moi ensuite. Il m’avait fait une remarque aussi : ‘si on avait joué contre la Belgique, c’est moi qui aurais joué’… Je lui avais alors dit ‘tu regardes le match, et à la fin tu viendras me dire si j’ai bien joué ou pas’. Ça s’était arrêté là. Mais il y avait cette ambiance un peu particulière. On nous traitait de chèvres, on avait cette pression sur les épaules ».

    Retranscription Girondins4Ever