La Préfecture de la Corse-du-Sud a publié un communiqué de presse ce soir, faisant le point sur la situation des suites de ce qui s’est passé hier soir au Stade François Coty, lors du match entre l’AC Ajaccio et les Girondins de Bordeaux.

Incidents survenus lors de la rencontre ACA – FC Girondins de Bordeaux

Lundi 21 août 2023 à 20h45, l’ACA recevait au stade François Coty le FC Girondins de Bordeaux pour le compte de la troisième journée du championnat de France de Ligue 2.

Les événements inacceptables qui se sont déroulés pendant une dizaine de minutes en tribune ont suscité une légitime émotion et certaines questions, qui appellent les réponses suivantes :

Sur la préparation de la rencontre :

Conformément aux directives du ministre de l’Intérieur en date du 25 avril 2022 quant aux rencontres sportives à risque, deux réunions de préparation ont été organisées avant la rencontre par la préfecture de la Corse-du-Sud. La première réunion a associé les clubs, la ligue de football professionnel (LFP), la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) et les forces de sécurité. L’existence d’une récente scission entre supporters ultras bordelais a été portée à la connaissance de tous. En particulier, pour la première fois, les forces de sécurité ont dû s’interposer entre les ultras bordelais « Ultra marines » et « North Gate » pour éviter des violences physiques le 14 août à Bordeaux, soit 48 heures avant la réunion.

Cet élément nouveau et imprévisible a conduit la DNLH à immédiatement, porter la rencontre au niveau de risque 3 sur une échelle de 5. Dans ces conditions, le risque majeur d’affrontement entre ultras bordelais s’ajoutait au risque avéré d’affrontement entre ultras ajacciens et bordelais. Après concertation avec l’élu en charge de la sécurité à Ajaccio, il a été décidé de prendre le soir-même un arrêté préfectoral d’interdiction de stade et de centre-ville pour les supporters Bordelais. Cette décision a été immédiatement annoncée aux directeurs de la sécurité des deux clubs.

Publié dès le vendredi 18 août, l’arrêté préfectoral a fait l’objet de toute la communication nécessaire afin de disposer de la diffusion la plus large possible.

Différents dispositifs de contrôle et de surveillance ont ensuite permis au cours du week-end d’avoir la confirmation de l’arrivée en Corse de personnes affiliées à ces groupes de supporters.

Sur la rencontre :

Notre cadre légal ne pouvant restreindre la liberté d’aller et venir des supporters dans l’espace et dans le temps qu’à certaines conditions, notamment vestimentaire ou comportementale, il n’était juridiquement pas possible d’empêcher des personnes sans aucun signe apparent d’accéder au stade, l’achat de billet étant possible pour tous en ligne, d’autant que plusieurs centaines de billets étaient encore disponibles à la vente jusqu’au jour du match.

Différentes manœuvres des supporters ultras bordelais, disséminés au milieu de supporters ajacciens, ont rendu leur arrivée très discrète, déjouant la vigilance des stadiers chargés de leur fouille et de la sécurité à l’intérieur de l’enceinte sportive. Les ultras bordelais se sont ensuite très rapidement regroupés à l’ouest de la tribune Poli. L’opération, imprévisible du fait de son extrême dangerosité, était de toute évidence préméditée et rigoureusement planifiée.

Sitôt regroupés, les ultras bordelais ont entamé des chants, qui ont provoqué un afflux de stadiers, dont il faut ici saluer le courage, puis de supporters ajacciens. Dès qu’il a été évident que les stadiers ne parviendraient pas à reprendre seuls le contrôle de la situation, les forces de l’ordre sont intervenues dans l’enceinte sportive.

Les suites de la rencontre :

L’intégralité des violences commises en tribune Poli a été enregistrée par les systèmes de vidéoprotection du stade. Les supporters bordelais exfiltrés par les forces de sécurité intérieure ont été contrôlés et identifiés.

Le procureur de la République d’Ajaccio, présent en personne au stade suite aux événements, a ouvert dès hier soir une enquête pour identifier et poursuivre tous les auteurs de violences et d’infractions au code du sport.

En parallèle, et sans préjudice des sanctions judiciaires futures, des mesures d’interdiction administrative de stade seront rapidement prises à l’encontre de toutes les personnes mises en cause.