Parmi les faits justifiant l’arrêté pris par la Préfecture du Nord concernant l’interdiction de déplacement des supporters des Girondins de Bordeaux pour le match de samedi soir face à Valenciennes, l’on peut observer plusieurs choses “copiées-collées” et surtout fausses. Petit pêle-mêle, avec en point d’orgue le passage sur Ajaccio-Bordeaux :

• “le comportement des supporters ultras bordelais est régulièrement de nature à troubler l’ordre public à l’occasion des rencontres à domicile comme à l’extérieur”,
• “les fortes dissensions entre supporters ultras bordelais (désormais scindés en deux associations, « ultra marines » et « North Gate ») ont conduit à des tensions telles que, le lundi 14 août à Bordeaux, seule l’interposition des forces de sécurité intérieure a permis d’éviter des violences physiques entre ces deux section”
• “les incidents survenus le lundi 21 août 2023 lors de la troisième journée de ligue 2 opposant l’équipe de l’AC Ajaccio à celle du FC Girondins de Bordeaux, notamment les violences volontaires aggravées commises par une soixantaine de supporters ultras bordelais et l’interruption de la rencontre pendant cinquante-huit minutes”
• “le risque de troubles graves à l’ordre public est avéré, que la mobilisation des forces de sécurité ne pourra, à défaut de l’adoption de mesures de restriction et d’encadrement particulières, assurer la sécurité des personnes et notamment celle des supporters”
• “la présence sur la voie publique, aux alentours du stade du Hainaut de personnes se prévalant de la qualité de supporter des Girondins de Bordeaux ou connues comme tel, à
  l’occasion du match du samedi 16 septembre 2023, comporte des risques sérieux pour la sécurité des personnes et des biens et qu’il convient ainsi de limiter la liberté d’aller et venir de toute personne se prévalant de la qualité de supporters des Girondins de Bordeaux”

Vous l’avez bien compris, l’objectif est de trouver toutes les excuses possibles, quitte à transformer la réalité comme ce passage sur Ajaccio-Bordeaux, pour se prémunir de tout souci d’encadrement des supporters.

L’arrêté précise cependant les sanctions pour ceux qui se déplaceraient.

“Article 3: Sur le fondement de l’article L.332-16-2 du code du sport, le non-respect du présent arrêté est punissable de six mois d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros. En cas de condamnation, la peine complémentaire d’interdiction judiciaire de stade d’un an, prévue à l’article L.332-11 dudit code, est obligatoire, sauf décision contraire spécialement motivée”.